Le départ massif à l’étranger des médecins formés au Maroc inquiète

25 juin 2022 - 12h20 - Maroc - Ecrit par : G.A

Le départ massif des médecins vers l’étranger à la fin de leur formation inquiète les autorités marocaines. C’est le constat fait par le ministre de l’Enseignement supérieur, qui vient de dévoiler des chiffres alarmants.

Environ 700 des 1400 formés annuellement dans les facultés de médecine quittent le Maroc pour s’installer en Europe et au Canada. Selon Abdellatif Miraoui qui intervenait devant la chambre des conseillers, ils sont issus pour la plupart des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire. « Le médecin marocain est demandé en Europe. Ainsi, durant la crise du coronavirus, l’Allemagne a suspendu les visas pour les ressortissants de tous les pays du monde sauf pour les étudiants marocains », rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

À lire : Maroc : fuite des médecins, le secteur de la santé en difficulté

Selon le syndicat des médecins du secteur privé, près de 300 médecins quittent, chaque année, le Maroc. L’Allemagne et la France sont leurs pays d’accueil. D’ailleurs plus de 8 000 praticiens marocains s’y sont déjà installés. Pour le ministre, il faut vite trouver une solution efficace à cette situation qui met à mal le système sanitaire. « Pour combler le grand déficit en médecins, il ne suffit pas d’augmenter le nombre de places dans les facultés, mais il faut motiver les nouveaux diplômés pour qu’ils restent au Maroc ». Abdellatif Miraoui propose aussi que la durée de la formation soit réduite comme c’est le cas dans certains pays comme les États-Unis et le Canada.

À lire : Pour limiter la fuite des cerveaux, le Maroc augmente le salaire des médecins

Pour les syndicats, « les conditions de travail et la faiblesse des rémunérations poussent un grand nombre de cadres à quitter le Maroc pour s’installer dans des pays européens et au Canada ». Avant donc de penser à réduire la durée de la formation, ils préconisent l’amélioration des conditions de vie et de travail des médecins. Pour eux, si le traitement était meilleur, la situation ne serait pas si alarmante.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Fuite des cerveaux - Santé - Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres - Ministère de la Santé

Aller plus loin

Maroc : le gouvernement promet jusqu’à 100 000 dh par mois pour les médecins

Dans le PLF 2022, le gouvernement a alloué un budget de 23,5 MMDH au ministère de la Santé et de la protection sociale, incluant la revalorisation de l’exercice du métier de...

Le Maroc forme 2800 médecins et 5600 infirmiers pour la médecine de famille

Afin de développer et consolider la médecine de famille en facilitant l’accès aux soins et services de santé aux Marocains, le gouvernement entend former 2800 médecins et 5600...

Combien de Marocains ont émigré à l’étranger cette année ?

À fin septembre dernier, plus de 26 000 Marocains ont émigré à l’étranger pour s’y installer et travailler, d’après le ministère chargé de l’Inclusion économique, de la Petite...

Le Maroc a un déficit de 32 000 médecins

Le Maroc a besoin d’au moins 32 000 médecins pour son système de santé. Ce déficit est un frein à la réalisation de ses ambitions en matière de protection sanitaire, selon le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Cosmétiques contrefaits : une bombe à retardement pour les Marocaines

Nadia Radouane, spécialiste en dermatologie et esthétique, alerte les Marocaines sur les risques liés à l’utilisation des produits cosmétiques contrefaits.

Variole du singe : le Maroc en état d’alerte

Face à la recrudescence de cas de variole du singe en Afrique, le ministère marocain de la Santé a renforcé son dispositif de surveillance et de riposte. Cette décision fait suite à la classification par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) du...

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...

Royal Air Maroc : Un bébé sauvé en plein ciel

Un bébé de 18 mois a été sauvé d’un arrêt cardiaque grâce à l’intervention rapide de deux membres de l’équipage de la Royal Air Maroc.

Maroc : des substances toxiques dans les emballages alimentaires

Une récente étude a révélé la présence de substances chimiques per – et polyfluoroalkylées (PFAS) dans certains emballages alimentaires à usage unique au Maroc.

Des pastèques contaminées dans les assiettes des Marocains ?

Le groupe du parti socialiste à la Chambre des représentants a adressé une question au ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Ait Taleb, au sujet de la présence de pastèques contaminées sur le marché marocain.

Les biscuits “Gerblé” avec de la drogue ne sont pas commercialisés au Maroc

L’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) affirme que les lots de biscuits de la marque française “Gerblé”, contaminés par la drogue “burundanga”, ne sont pas entrés ni vendus sur le marché marocain.

Tatouage au henné : attention danger

La fin du Ramadan et la période de l’Aïd, pour les jeunes filles, une période propice pour mettre du henné sur les mains. Si certaines mères acceptent que leurs filles appliquent le henné, d’autres préfèrent se passer de cette pratique pour préserver...

Au Maroc, l’été rime avec piqûres de scorpion

La recrudescence des piqûres de scorpion dans certaines régions du Maroc, en cette période de canicule et de saison estivale, inquiète. Les spécialistes appellent les citoyens à prendre les précautions pour prévenir ces piqûres mortelles.

L’acteur marocain Mustapha Zaari en mauvaise passe

L’acteur marocain Mustapha Zaari traverse une passe difficile en ce moment. Diagnostiqué d’un cancer de la prostate, il a été hospitalisé récemment à l’hôpital militaire de Rabat pour recevoir un traitement adéquat.