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Poursuivie en détention après avoir accusé dans une vidéo des responsables judiciaires d’avoir facilité l’« appropriation illégale d’un terrain appartenant à son père », la juge retraitée Malika El Amri a été condamnée par le tribunal correctionnel de première instance d’Aïn Sebaa.
Le verdict est tombé jeudi soir. La juge à la retraite Malika El Amri a écopé d’une peine de trois ans de prison ferme et d’une amende de 2 000 dirhams, rapporte H24info. Elle était poursuivie pour, entre autres, « diffusion et distribution de fausses allégations et faits dans le but de porter atteinte à la vie privée » et « diffamation » de hauts responsables judiciaires. La magistrate devra faire appel de la décision.
Les faits reprochés à la juge retraitée se sont déroulés le 28 juin dernier. Dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube Al Hayat Al Yaoumia, l’ancienne juge a cité et accusé des responsables judiciaires d’avoir facilité l’« appropriation illégale d’un terrain appartenant à son père », évalué à plus de 600 millions de dirhams. Déférant aux instructions du parquet de Casablanca, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) avait ouvert une enquête approfondie sur ces accusations.
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Après sa présentation en liberté par la BNPJ, la juge, âgée de 68 ans, a été placée en détention pour « diffusion et distribution de fausses allégations et faits dans le but de porter atteinte à la vie privée des personnes et de les diffamer », « outrage aux magistrats », « outrage à la police judiciaire en dénonçant un crime dont elle savait qu’il n’avait pas eu lieu », « outrage à une organisation légalement constituée » et « mépris des décisions judiciaires par des propos visant à porter atteinte à l’autorité et à l’indépendance de la justice », ainsi que « déclarations publiques visant à influencer les décisions des magistrats avant le prononcé d’un jugement définitif ».
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La deuxième audience du procès de Malika El Amri avait été reportée au 31 juillet à cause de l’absence de la juge retraitée, hospitalisée dans un état critique. Les nombreuses demandes de la défense pour qu’elle soit libérée sous caution se sont heurtées au refus du tribunal. « Après une audience en référé, le parquet a décidé de la poursuivre en détention. Ma mère n’a pas supporté la nouvelle, elle s’est évanouie avant d’être transférée à l’hôpital », a raconté à la presse la fille de la juge retraitée. Sa mère était admise à l’hôpital Mohammed V de Casablanca (Hay Mohammadi). Elle souffre de plusieurs pathologies.
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« Les médecins ont découvert qu’elle avait comme une sorte de caillot sanguin et un CRP (protéine C réactive) très élevé, en plus des maladies chroniques qu’elle a, notamment le diabète », a-t-elle regretté. « Sa situation est très préoccupante, car elle a déjà eu, il y a quelques années, deux AVC (attaques cérébrales) et elle vient de contracter le Covid-19. Le médecin nous a dit qu’elle a des troubles des fonctions olfactives et gustatives », a ajouté la pharmacienne. Ce n’est pas tout. Toujours selon elle, la juge de 68 ans a eu une encéphalopathie hypertensive.
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