Le Maroc, mauvais élève dans la lutte contre la corruption

30 janvier 2021 - 08h00 - Maroc - Ecrit par : J.K

Le Maroc n’a pas fait de progrès patent dans le domaine de la lutte contre la corruption. Avec un score de 40/100, il perd même un point comparé à l’année dernière, occupant la 86ᵉ place sur 180 pays classés, contre la 80ᵉ position un an auparavant. C’est ce qui ressort du nouvel Indice de perception de la corruption 2020 (CPI 2020) de Transparency International.

L’indice de perception de la corruption pour l’année 2020 basé sur 13 enquêtes et évaluations menées par des experts dans 180 pays, dont le Maroc, indique celui-ci dans un état de corruption chronique, avec sa moyenne de moins de 40 points. En 9 ans, le royaume n’a fait aucun progrès tangible dans ce sens, baissant d’un point et six places par rapport à 2019.

Ce rapport de Transparency international n’est pas du tout en phase avec l’optimisme du chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani qui avait déclaré la semaine dernière à la Chambre des Conseillers, lors de la séance mensuelle des questions qui lui ont été adressées sur les politiques publiques, que « la stratégie de lutte contre la corruption porte ses fruits. ». Et le haut responsable de rassurer que son gouvernement ne lâchera pas du lest dans ce combat, appelant « à lutter contre ce fléau dans le cadre d’une vision unifiée dans laquelle chacun doit être impliqué ».

La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), perçue comme « très corrompue », a enregistré « peu de progrès », note également l’Indice, indiquant que les pays de la région affichent une moyenne de 39/100. Les Émirats arabes unis et le Qatar sont les pays les plus performants de la région sur l’IPC avec des scores de 71 et 63 respectivement, tandis que la Syrie, le Yémen, la Libye, l’Irak, le Liban et l’Égypte arrivent au dernier classement.

Au niveau international, le Danemark s’est classé premier dans l’indice anti-corruption, suivi de la Nouvelle-Zélande, de la Finlande, de Singapour, de la Suède, de la Suisse, de la Norvège, des Pays-Bas et de l’Allemagne.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Enquête - Transparency Maroc - Censure - Alerte - Saâdeddine El Othmani

Aller plus loin

Maroc : un ex-député risque 20 ans de prison pour corruption

Dans l’affaire de l’ex-parlementaire, Zine El Abidine El Houass, connu sous le nom de "Moul 17 milliards", le parquet général compétent a requis, mercredi dernier, une peine de...

Un plaidoyer pour réduire l’ampleur de la corruption au Maroc

Le Maroc veut amorcer une nouvelle phase dans sa lutte contre la corruption, reposant sur le Nouveau modèle de développement, afin de créer une dynamique équilibrée au service...

Les ennuis judiciaires de cheikha Trax commencent

Remise en liberté sous caution, la chanteuse populaire Cheikha Traxsera amenée à comparaître devant le tribunal de première instance de Marrakech. Son procès devrait s’ouvrir...

Lutte contre la corruption : la CDT propose l’inéligibilité des élus sanctionnés par la Cour des comptes

Déclarer inéligible toute personne qui a déjà fait l’objet de sanction par la Cour des comptes. C’est l’amendement que propose le groupe parlementaire de la CDT pour renforcer...

Ces articles devraient vous intéresser :

Corruption au Maroc : les chiffres qui révèlent l’étendue des dégâts

Une étude de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) dresse un état des lieux préoccupant de la corruption au Maroc.

Ce fléau qui fait mal au Maroc

Malgré l’adoption en 2015 de la stratégie nationale de lutte, la corruption ne recule pas au Maroc en raison de principales résistances rencontrées, aussi bien au niveau intra-étatique que dans l’ensemble de la société, et en particulier dans le...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Maroc : le ministère de l’Intérieur traque certains projets

Le ministère de l’Intérieur a décidé de renforcer son contrôle sur les projets de développement à travers le pays. Cette initiative fait suite à des observations inquiétantes concernant des retards volontaires dans l’exécution de ces projets, visant à...

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Affaire Rachid M’Barki : les ramifications d’un réseau d’influence

L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

Saïda Fikri règle ses comptes avec les personnalités corrompues

La chanteuse marocaine Saïda Fikri crie haut et fort son aversion pour les personnalités corrompues qui détestent et combattent l’art engagé.