Le Maroc veut mettre fin au transport clandestin dans les campagnes

12 novembre 2024 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Finis les trajets clandestins ? Au Maroc, le gouvernement envisage de légaliser le transport informel en zone rurale, connu sous le nom de “khattafa”. Ces transporteurs, qui sillonnent des routes difficiles d’accès pour relier les villages isolés, jouent un rôle vital pour les populations locales.

Le député Mohamed Mohadab (PAM) a interpellé le ministre des Transports, Abdessamad Kayouh, sur cette problématique, regrettant l’absence d’alternatives légales pour les habitants des zones reculées. « Il n’y a pas d’autre choix pour les citoyens que de recourir au transport clandestin pour répondre à leurs besoins quotidiens », a-t-il déclaré, s’interrogeant sur les moyens de légaliser et sécuriser ce secteur.

Le ministre des Transports a reconnu le rôle essentiel joué par ces transporteurs, les qualifiant de « soldats sur le terrain ». Il a admis que ces derniers, loin d’être de simples hors-la-loi, forment un réseau indispensable à l’approvisionnement des villages. Abdessamad Kayouh a toutefois reconnu que la réforme du secteur du transport mixte, censée apporter une solution, avance « à une vitesse insuffisante ». Il a appelé à une collaboration étroite entre son ministère et celui de l’Intérieur pour encadrer ces travailleurs et garantir leurs droits ainsi que ceux des passagers.

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« Le transport clandestin joue un rôle dans la fourniture des moyens de subsistance quotidiens des habitants des villages, et nous sommes déterminés à examiner les normes de sécurité et de qualité permettant de les intégrer dans le système de transport de manière sécurisée », a affirmé le ministre.

Concrètement, le gouvernement envisage d’octroyer des licences aux “khattafa” afin de les intégrer dans le système de transport mixte. Cette mesure vise à légaliser leur activité, leur assurer un revenu stable et améliorer la sécurité des passagers. Le ministre a assuré que la priorité serait donnée aux transporteurs répondant aux critères requis et que le gouvernement s’engage à trouver des solutions durables, loin des pratiques clientélistes qui ont longtemps gangrené le secteur.

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