Maroc : les prix des logements pourraient grimper en 2022

7 décembre 2021 - 16h00 - Economie - Ecrit par : P. A

Le financement participatif destiné à l’habitat a connu une progression de 49 % à fin octobre par rapport à la même période une année auparavant, s’établissant à 15,3 milliards de dirhams. Mais cette reprise des prêts immobiliers induit-elle une reprise du secteur longtemps resté à l’agonie du fait de la crise sanitaire ?

Selon les dernières statistiques de Bank Al-Maghrib, les crédits aux ménages ont enregistré en 2021 une hausse annuelle de 5 %, notamment grâce à une augmentation de 5,4 % des prêts à l’habitat. Ces chiffres donnent une lueur d’espoir au secteur de l’immobilier qui a été frappé de plein fouet par la crise sanitaire depuis 2020. « Il y a eu une belle reprise post-Covid grâce aux incitations fiscales qui avaient été mises en place au début de la pandémie, notamment l’exonération des droits d’enregistrement », note Kévin Gorman, directeur général de Mubawab, cité par Le360.

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L’expert souligne toutefois que « la situation est encore difficile. On est encore loin des niveaux de transactions d’avant-crise ». À l’en croire, la demande reste faible face à l’offre. « Se loger demeure un besoin vital et nécessaire, il est difficile de le voir disparaître malgré le contexte actuel », explique-t-il, précisant qu’avec la crise sanitaire, certains projets immobiliers très florissants comme les logements économiques, attirent désormais très peu d’acheteurs.

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« Là où le bât blesse, c’est au niveau du logement économique, des biens immobiliers qui coûtent entre 140 000 et 240 000 dirhams », ajoute l’expert immobilier, assurant que « la classe sociale modeste a du mal à investir dans un projet d’achat, à prendre un prêt et à s’engager à long terme avec toutes les incertitudes qui règnent ». En revanche, « les ventes dans le moyen standing sont plus élevées que les autres catégories. Aujourd’hui, on accompagne des promoteurs qui réalisent entre 30 et 40 ventes par mois, pour des projets qui oscillent entre 300 000 et 600 000 dirhams », relève-t-il.

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On constate par ailleurs une « baisse conséquente des prix par rapport à l’année dernière au niveau de l’ensemble des catégories de logement ». Mais il prévient que les prix des biens immobiliers pourraient connaître à nouveau une augmentation d’ici l’année prochaine à cause de la pénurie de certaines matières premières essentielles au BTP, comme le verre et l’aluminium. « La seule chose qui pourrait stabiliser les prix, ce serait la baisse du prix du foncier. Il faut donc chercher à réguler le prix des terrains d’une manière ou d’une autre, par l’Administration », propose-t-il.

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