
Maroc : un député en prison pour escroquerie
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Un parlementaire affilié à l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) a tenu des propos pour le moins choquants sur l’alcool et la corruption alors qu’il est accusé de malversations financières.
« Les militants socialistes buvaient de l’alcool dans le calme et par amour », a affirmé le député Mehdi Alaoui devant quelque 3 000 sympathisants convoyés pour assister à un congrès régional tenu à son domicile dans la commune d’El Melaab, province d’Errachidia, en présence du premier secrétaire du parti, Driss Lachgar, ainsi que de plusieurs membres du bureau politique. Poursuivant, l’élu a promis de « traquer les corrompus et les criminels pour les exécuter sur la place publique ». Des propos qui ont soulevé de vives polémiques.
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Alaoui qui tient ces genres de propos est loin d’être irréprochable. Poursuivi dans le cadre d’une enquête sur un vaste dossier de détournement et de dilapidation de fonds publics liés à la gestion de la commune qu’il dirigeait lors du précédent mandat communal, il doit comparaître jeudi prochain devant le juge d’instruction chargé des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès. Un rapport de l’Inspection générale de l’administration territoriale relevant du ministère de l’Intérieur l’accable.
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Dans ce rapport, il est fait mention d’une série d’irrégularités dans la gestion des recettes communales : fixation arbitraire des taxes sur les débits de boissons et l’extraction de matériaux de carrières, non-recouvrement des taxes auprès des débitants qui n’ont ni déclaré leurs chiffres ni payé dans les délais légaux, absence de sanctions pour non-paiement, notamment contre une société exploitant une carrière sans déclaration trimestrielle ni bilan annuel, non-recouvrement des sommes liées à des droits de stationnement ou de transport public, loyers impayés pour des biens communaux, etc, fait savoir Al Akhbar.
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Autres irrégularités : la faiblesse des loyers perçus, rarement révisés comme l’exige la législation, une gestion opaque des dépenses, le recours récurrent aux bons de commande de près de 200 000 dirhams chacun, au lieu de marchés publics, pour des études techniques souvent confiées à des bureaux non qualifiés. Sans oublier une augmentation inexpliquée de près de 48 % des dépenses liées aux agents occasionnels entre 2017 et 2019, avec l’embauche de 125 personnes, sans évaluation claire des besoins réels ni transparence sur la nature des tâches confiées. Si les faits sont avérés, l’élu USFP risque gros.
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