Maroc : propos choquants d’un député

14 juillet 2025 - 23h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Un parlementaire affilié à l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) a tenu des propos pour le moins choquants sur l’alcool et la corruption alors qu’il est accusé de malversations financières.

« Les militants socialistes buvaient de l’alcool dans le calme et par amour », a affirmé le député Mehdi Alaoui devant quelque 3 000 sympathisants convoyés pour assister à un congrès régional tenu à son domicile dans la commune d’El Melaab, province d’Errachidia, en présence du premier secrétaire du parti, Driss Lachgar, ainsi que de plusieurs membres du bureau politique. Poursuivant, l’élu a promis de « traquer les corrompus et les criminels pour les exécuter sur la place publique ». Des propos qui ont soulevé de vives polémiques.

À lire : Des députés marocains ne veulent pas payer leurs impôts

Alaoui qui tient ces genres de propos est loin d’être irréprochable. Poursuivi dans le cadre d’une enquête sur un vaste dossier de détournement et de dilapidation de fonds publics liés à la gestion de la commune qu’il dirigeait lors du précédent mandat communal, il doit comparaître jeudi prochain devant le juge d’instruction chargé des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès. Un rapport de l’Inspection générale de l’administration territoriale relevant du ministère de l’Intérieur l’accable.

À lire : Maroc : un ancien député dans de sales draps

Dans ce rapport, il est fait mention d’une série d’irrégularités dans la gestion des recettes communales : fixation arbitraire des taxes sur les débits de boissons et l’extraction de matériaux de carrières, non-recouvrement des taxes auprès des débitants qui n’ont ni déclaré leurs chiffres ni payé dans les délais légaux, absence de sanctions pour non-paiement, notamment contre une société exploitant une carrière sans déclaration trimestrielle ni bilan annuel, non-recouvrement des sommes liées à des droits de stationnement ou de transport public, loyers impayés pour des biens communaux, etc, fait savoir Al Akhbar.

À lire : Un député marocain perd son téléphone, un caméraman le ramasse “par erreur”

Autres irrégularités : la faiblesse des loyers perçus, rarement révisés comme l’exige la législation, une gestion opaque des dépenses, le recours récurrent aux bons de commande de près de 200 000 dirhams chacun, au lieu de marchés publics, pour des études techniques souvent confiées à des bureaux non qualifiés. Sans oublier une augmentation inexpliquée de près de 48 % des dépenses liées aux agents occasionnels entre 2017 et 2019, avec l’embauche de 125 personnes, sans évaluation claire des besoins réels ni transparence sur la nature des tâches confiées. Si les faits sont avérés, l’élu USFP risque gros.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) - Corruption - Alcool - Errachidia

Aller plus loin

Maroc : un député en prison pour escroquerie

Le député du parti de l’Istiqlal, Saleh Oughbal, vient d’être condamné par contumace par le tribunal de première instance de Sidi Slimane à une peine de cinq ans de prison ferme...

Maroc : un député devant la justice pour détournement de fonds

La Cour d’appel de Rabat a entendu mercredi en qualité de témoin, trois plaignants dans l’affaire de dilapidation de deniers publics dans laquelle sont impliqués Mohamed Simou,...

Maroc : un ancien député dans de sales draps

La cour d’appel de Tanger a décidé mardi de poursuivre en état de liberté un député de la ville, membre d’un parti de la majorité gouvernementale, dans le cadre d’une affaire de...

Maroc : une soirée chez un ancien député tourne au cauchemar

Un ancien député, ex-président de la commune urbaine de Béni Mellal, et par ailleurs, leader du parti du Mouvement Populaire (MP, opposition) et deux jeunes femmes sont placés...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : la prolifération des malades mentaux inquiète

Bon nombre de malades mentaux errent dans les rues marocaines suscitant inquiétudes et craintes. Préoccupée, la députée Hayat Laaraich, du parti de l’Union Socialiste des Forces Populaires, adresse une question écrite au ministère de la Solidarité et...

Santé au Maroc : l’offensive anticorruption est lancée

Nommé fraîchement à la tête de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Benalilou prend toute la mesure de ses responsabilités.

Affaire Rachid M’Barki : les ramifications d’un réseau d’influence

L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

Corruption au Maroc : Les chiffres alarmants

La lutte contre la corruption ne produit pas de résultats encourageants au Maroc qui est mal logé dans les classements mondiaux depuis quatre ans.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Saïda Fikri règle ses comptes avec les personnalités corrompues

La chanteuse marocaine Saïda Fikri crie haut et fort son aversion pour les personnalités corrompues qui détestent et combattent l’art engagé.

Maroc : le ministère de l’Intérieur traque certains projets

Le ministère de l’Intérieur a décidé de renforcer son contrôle sur les projets de développement à travers le pays. Cette initiative fait suite à des observations inquiétantes concernant des retards volontaires dans l’exécution de ces projets, visant à...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.