De nombreux projets ont été initiés en Afrique du Nord par les fonds souverains d’Arabie saoudite (Public Investment Fund, PIF) et Abou Dhabi (Mubadala), mais aussi des entreprises privées comme AMEA Power, basée à Dubaï, révèle un rapport du groupe de réflexion britannique Bourse & Bazaar, publié récemment à Londres. Ces investisseurs se tournent vers des pays comme l’Égypte et la Jordanie. Mais c’est surtout au Maroc dont la robustesse de ses engagements climatiques et la cohérence de sa stratégie industrielle fascinent qu’il concentre leurs investissements.
L’un des projets phares est le complexe Noor Ouarzazate, cofinancé par le géant saoudien ACWA Power. Avec une capacité de 580 mégawatts, il reste aujourd’hui l’un des plus vastes parcs solaires au monde. Autre projet : le développement par AMEA Power de plusieurs parcs de taille moyenne à Taroudant, Tanger et El Hajeb. Le géant émirati Masdar a, lui, noué un partenariat avec l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) pour la fourniture de l’électricité solaire à plus de 19 000 foyers marocains. Selon les projections officielles, la capacité installée devrait passer de 2,7 gigawatts en 2027 à 2,97 gigawatts dès 2028.
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À ces projets s’ajoutent des projets d’envergure internationale, comme le projet de construction du câble sous-marin de 3 800 km devant relier le Maroc au Royaume-Uni et fournir aux Britanniques 8 % de leurs besoins en énergie électrique.
À Rabat, les investisseurs reçoivent le soutien de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN). Celle-ci pilote le volet administratif : l’agence les aide à obtenir des autorisations administratives, à avoir l’accès aux terrains et à garantir la sécurisation des conditions contractuelles.
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Des contraintes industrielles peuvent toutefois freiner la dynamique en cours. Il s’agit entre autres des exigences de contenu local imposées par la législation marocaine. Les développeurs se voient en effet contraints d’employer des travailleurs locaux, y compris sur des postes hautement techniques pour lesquels les compétences sont parfois difficiles à mobiliser sur le marché marocain. Rabat les oblige également à utiliser des panneaux solaires fabriqués localement, une exigence qui ralentit souvent la logistique et augmente les délais d’approvisionnement.