Maroc : Une taxe salée sur l’alcool pour ... protéger la jeunesse

11 novembre 2023 - 22h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

Au Maroc, l’addiction des jeunes à l’alcool préoccupe le gouvernement. Ce dernier compte augmenter très fortement la taxe sur les boissons alcoolisées.

« Le prix de (l’alcool) doit être élevé pour ne pas encourager les produits de contrebande et la fabrication illégale d’alcools, qui représentent un véritable danger pour la santé des citoyens, comme c’est le cas avec le ‘mahia’ (alcool traditionnel) », a déclaré le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, lors d’une réunion de la commission des finances pour voter les amendements du projet de loi de finances pour l’année 2024. Selon lui, il y a lieu de considérer la grande marge bénéficiaire entre la vente en gros et la vente dans les restaurants, où des augmentations sont possibles. Le gouvernement propose que la TIC sur les vins passe de 850 DH à 1 500 DH/hl ; de 1 150 DH à 2000 DH/hl pour les bières ; de 18 000 DH à 30 000 DH/hl pour l’alcool pur destiné à faire de nouveaux produits.

À lire : Taxer ou interdire ? Le dilemme marocain sur la consommation d’alcool

Soulignant que « l’objectif du gouvernement est de différencier le produit local de l’importé », il a expliqué que des discussions devront être engagées avec les acteurs économiques du secteur, pour qu’une approche plus réaliste soit proposée. Lekjaa a assuré que la proposition du gouvernement vise à « ne pas pousser les citoyens à consommer de l’alcool illégal, et aussi à ne pas priver l’État d’une ressource importante », car « son impact sur la santé est prouvé, et les chiffres de la consommation sont disponibles ».

À lire :Maroc : l’alcool coûtera (beaucoup) plus cher

Partant du constat selon lequel les alcools sont vendus sans délivrance de reçu au client, le président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du développement (PJD), Abdallah Bouanou appelle le gouvernement à obliger les grands magasins à délivrer un reçu à toute personne achetant de l’alcool. « Indépendamment de l’aspect religieux, les alcools sont nocifs pour la santé et il existe des études, même en Europe, confirmant leur lien avec le cancer et les maladies cardiovasculaires », a déclaré pour sa part le parlementaire du PJD, Mustapha El Ibrahimi, avant de citer l’un des rapports de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indiquant que les Marocains consomment 24,5 litres par an.

À lire :Le Maroc en guerre contre la contrebande d’alcool

Cette question « nécessite une décision politique », a déclaré Idriss Sentissi, président du groupe Haraki recommandant une étude devant montrer si la consommation des alcools diminuera si les prix augmentent.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Gouvernement marocain - Alcool

Aller plus loin

Maroc : maintien de la taxe sur la consommation d’alcool

Le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a déclaré, lors d’un débat sur le projet de loi de finances 2024 devant la commission des Finances, de la planification et du...

Maroc : l’alcool va rapporter (beaucoup) plus à l’Etat

Mauvaise nouvelle pour les consommateurs de l’alcool. Ils doivent s’attendre dans les tout prochains jours à la hausse des prix des vins, bières et alcools.

Taxer ou interdire ? Le dilemme marocain sur la consommation d’alcool

L’augmentation des taxes sur les boissons alcoolisées ne fait pas l’unanimité au parlement marocain. Alors que certains députés y sont favorables, d’autres rejettent cette...

Fêtes de fin d’année au Maroc : gare à l’alcool frelaté

Malgré les efforts consentis par les autorités compétentes, l’alcool frelaté circule toujours au Maroc. De quoi susciter des inquiétudes en cette période de fêtes de fin d’année.

Ces articles devraient vous intéresser :

Marocains, déclarez vos avoirs à l’étranger : les règles changent en 2024 !

Le gouvernement marocain a instauré dans le budget 2024 une contribution libératoire relative à la régularisation spontanée sur les avoirs et liquidités détenus à l’étranger de manière définitive. Que retenir ?

Remaniement ministériel au Maroc : les noms qui circulent

Un remaniement ministériel s’annonce imminent. Qui sont ceux qui ne feront plus partie de l’équipe d’Aziz Akhannouch ou garderont leurs portefeuilles ?

Maroc : le prix du gaz s’envole dès lundi

Le prix du gaz butane au Maroc connaîtra une augmentation à partir de ce lundi 20 mai 2024, suite à la décision du gouvernement de décompenser partiellement la subvention accordée à ce produit. Cette mesure vise, dit-on, à rationaliser les dépenses...

Aide au logement au Maroc : le flop ?

Applaudi à son lancement, l’aide au logement ne suscite plus le même engouement. À ce jour, 8 500 personnes ont bénéficié de cette subvention.

Maroc : des GPS pour traquer les voitures des fonctionnaires

Au Maroc, une ONG appelle à l’installation d’antennes GPS sur les véhicules de service affectés à certains fonctionnaires afin d’éviter leur utilisation à des fins privées.

Maroc : la retraite à 65 ans ?

Alors que les députés de l’opposition rejettent le projet du gouvernement d’Aziz Akhannouch de porter l’âge de la retraite à 65 ans, Younes Sekkouri, le ministre de l’Intégration économique, de la Microentreprise, de l’Emploi et des Compétences, dément...

Maroc : bonne nouvelle pour les fonctionnaires

Le gouvernement marocain et les syndicats auraient trouvé un accord en ce qui concerne l’augmentation générale des salaires des fonctionnaires.

Le Maroc ne veut plus de la viande congelée importée

Le gouvernement marocain a décidé de suspendre l’importation de viandes rouges congelées pour plusieurs raisons.

5G, fibre, cloud ... les grandes ambitions du Maroc

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a dévoilé les grands axes clés de la stratégie nationale Digital Morocco 2030. Le Maroc nourrit de grandes ambitions pour l’économie numérique.

Cafés et restaurants au Maroc : un secteur en danger de mort ?

Face à la fermeture de nombreux cafés et restaurants, les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme. Ils ont saisi Younes Sekkouri, Ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et exigent une...