Les femmes peuvent désormais porter plainte contre leurs maris déserteurs, exiger leur retour au domicile conjugal, et obtenir gain de cause. Ce jugement, rendu par un tribunal de Marrakech, suite à un recours d’une femme, fera jurisprudence, car seuls les hommes engageaient jusque-là une telle procédure, fait savoir Al Massae.
Les attendus du jugement reprochent au mari d’avoir quitté le domicile conjugal alors que le mariage suppose des devoirs dont chacun des deux époux doit s’acquitter, notamment la cohabitation sous un même toit, la responsabilité qu’ils se partagent (gérer le domicile familial et veiller à l’éducation des enfants).
En revanche, le tribunal n’a donné une suite favorable à une requête de l’épouse. Celle-ci a demandé au juge de prononcer une astreinte par jour pour contraindre son époux à respecter strictement le jugement. Pour le juge, cette pénalité n’est pas nécessaire. D’autant qu’il est désormais contraint de retourner au domicile conjugal.
Tout père ou mère de famille qui aura quitté le domicile familial pendant deux mois, en l’absence de force majeure, tout en refusant de s’acquitter de ses devoirs envers ses enfants, sera accusé de délit d’abandon de famille, détaillent les attendus du jugement. Dans ce cas, le contrevenant encourt la prison ferme, une amende et des dommages et intérêts à verser aux plaignants.