Une Marocaine, principale plaignante de l’affaire Jacques Bouthier, brise le silence

La Marocaine Aïcha, principale plaignante de l’affaire Jacques Bouthier, a dû mal à surmonter les violences qu’elle affirme avoir subies de la part de l’ex-PDG du groupe Assu 2000.

« Je n’arrive pas à prendre les transports en commun parce qu’il y a trop de gens, je n’arrive pas à sortir toute seule », dit-elle. Elle assure également avoir été mise à l’écart par sa famille », confie Aïcha à BFMTV.

La jeune Marocaine croise le chemin de Jacques Bouthier en 2016. À l’époque, elle a quitté le Maroc pour la France et était sans papiers. Présentée à l’homme d’affaires alors l’une des plus grandes fortunes de France, l’adolescence de 16 ans sera par la suite victime de viols. L’ex-PDG Assu 2000 est suspecté de lui avoir imposé des actes sexuels contre son gré. Il « sortait avec des filles de 16 ans, 15 ans », assure Aïcha.

Aïcha mettra fin à ce calvaire en mars 2022 en filmant l’homme d’affaires avec une jeune fille de 14 ans, avant de confier les images au commissariat et de déposer plainte contre Jacques Bouthier. Cette plainte a donné lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire, puis d’une information judiciaire pour traite d’êtres humains à l’égard de mineur, viols sur mineure de plus de 15 ans, recours à la prostitution d’un mineur et agressions sexuelles sur mineure de moins de 15 ans. L’ex-PDG du groupe Assu 2000 sera mis en examen.

Aujourd’hui, la jeune femme de 23 ans s’attend à ce que le procès de l’homme d’affaires ait lieu. Mis en examen notamment pour viols sur mineure, celui-ci a été remis en liberté en mars dernier. Une expertise médicale demandée par la défense avait conclu à une dégradation générale de l’état de santé de l’homme de 76 ans et l’a jugé incompatible avec son maintien en détention. Neuf autres personnes sont mises en cause dans cette affaire, dont un ancien membre du GIGN qui aurait été embauché pour récupérer la vidéo filmée par Aïcha.