Melilla : pour 20 euros, des Marocains exploités 11 heures par jour

6 novembre 2020 - 18h30 - Espagne - Ecrit par : K.B

Un homme d’affaires à Melilla et 2 de ses employés ont été interpellés par la police nationale, pour leur implication présumée dans la traite d’êtres humains et l’exploitation de ressortissants marocains et tunisiens, bloqués suite à la fermeture des frontières.

L’enquête conduite par l’Unité contre les réseaux d’immigration et l’inspection du travail, a révélé que les gérants d’une entreprise de bricolage avaient mis à profit la situation précaire des 5 étrangers, dont 4 Marocains, pour les exploiter sans permis de travail ni couverture sociale.

Selon la police, les victimes, à qui étaient assignées les tâches de transport et d’assemblage des meubles de cuisine, travaillaient pendant 11 heures par jour, avec une pause de 20 minutes, pour une rémunération de 20 euros par opération.

Le cas d’un employé marocain, victime d’un accident de travail a révélé au grand jour les abus de l’entreprise. Blessé grièvement au bras, l’homme avait fait l’objet de menaces par son employeur, pour le pousser à renoncer à déposer une plainte auprès des autorités. Contraint de subvenir aux besoins de sa famille de 8 membres, le Marocain continuait de travailler pour la même entreprise, malgré son état de santé et l’absence de couverture médicale et sociale.

Au total, 3 Espagnols et un Maroco-espagnol, qui faisait office d’intermédiaire, ont été poursuivis pour des crimes liés aux droits des travailleurs, notamment l’exploitation des ressortissants étrangers sans permis de travail et la violation des dispositions légales en vigueur.

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