L’histoire de Malika est racontée par Le Parisien ce 2 avril, à l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Une maladie dont souffre son fils Mohamed. Depuis tout petit, il dort très peu, ne parle pas, ne joue pas. Malika et son mari Karim, d’origine algérienne, du Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis, pensaient que leur fils avait simplement un « retard ». Mais cette « différence » de Mohamed par rapport aux autres enfants de son âge persiste au fil des ans. La maman, soucieuse, observe son fils inscrit à l’école maternelle dans l’espoir qu’il s’intègre et s’amuse avec les autres. Mais Mohamed restait toujours seul pendant les récréations.
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En 2012, le diagnostic tombe. Mohamed souffre d’un autisme « sévère ». Il fallait s’enregistrer auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), « une gare surpeuplée de parents de handicapés » et espérer ensuite décrocher une place dans un institut médico-éducatif (IME). Mission quasi impossible, le ratio étant de 700 000 personnes autistes pour 70 000 places en France. Mais Malika supplie son fils de bien « se tenir » lors de l’entretien. « Donne-moi un quart d’heure, juste un quart d’heure sans sauter, sans crier, sans faire n’importe quoi. Notre vie se joue maintenant, la tienne aussi, tu dois le comprendre ! », a-t-elle demandé à Mohamed qui, pour la première fois, est resté calme devant le directeur.
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C’est ainsi que Mohamed, alors âgé de 7 ans, intègre l’IME et commence à s’ouvrir peu à peu au monde. Il diversifie ses repas et en un mois, est arrivé à articuler « maman », son premier mot. Son père, qui a toujours été là pour lui, lui apprend à nager. Ses résultats scolaires sont excellents. Puis, Mohamed découvre sa passion pour les échecs, ce qui va bouleverser son existence. Le jeune homme participe même à des compétitions qu’il remporte. L’année dernière, à 16 ans, il intègre le prestigieux lycée militaire de Saint-Cyr. Malika est fière du parcours de son fils qu’elle a réussi à sauver, malgré une prise en charge des personnes autistes qui s’est « dégradée ».
Malika et Karim ont beaucoup appris de la maladie de leur fils. « Tous les jours, il nous tire vers le haut », confie Malika, gestionnaire de paie, qui a créé une petite société. Karim, lui, a repris ses études et décroché son baccalauréat. Mohamed a été une véritable source d’inspiration pour eux.