Aya, 12 ans, n’ira pas l’école cette année

1er septembre 2024 - 07h00 - France - Ecrit par : S.A

Alors que la rentrée scolaire approche, Samia, la mère d’une fille autiste résidant à Montpellier, a du mal à trouver un établissement pour son enfant. Un problème auquel elle fait face depuis plusieurs années.

« Tant qu’on ne le vit pas, on ne peut pas savoir ce qu’est l’autisme. Ma fille Aya a 12 ans, elle est déscolarisée depuis deux ans maintenant. Elle devait rentrer en CP, mais c’était compliqué parce qu’elle ne parlait pas. Heureusement qu’entre-temps, on a réussi à l’inscrire dans une école privée pour autistes. Il n’y en a qu’une dans le département, ça coûtait entre 60 et 70 euros la journée, c’était très cher », témoigne Samia Daye auprès de France Bleu Hérault. Déscolarisée de l’école publique depuis ses six ans, Aya a été inscrite dans une école privée. Mais l’expérience ne sera pas concluante. « Elle commençait à avoir beaucoup de troubles du comportement, elle devenait violente, poursuit Samia. Au bout de quelques mois, ils nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas la garder. Je me suis retrouvée avec une gamine qui s’arrachait les cheveux, qui faisait des crises, c’était très compliqué. On n’a pas les moyens de recruter des éducateurs spécialisés dans l’autisme à domicile. Je ne suis pas enseignante spécialisée, je ne suis que la maman et c’est compliqué de tout gérer à la maison ».

À lire :L’incoyable parcours de Mohamed, fils autiste d’une Marocaine en France (vidéo)

Depuis deux ans, la mère de famille se bat pour trouver un établissement pour son enfant. Sans succès. Elle a dû mettre sa carrière entre parenthèses. « J’ai arrêté de travailler il y a une dizaine d’années, j’ai pourtant un bac +8 et une thèse en micro-biologie. J’ai dû tout arrêter quand je me suis rendu compte que ma fille ne dormait plus la nuit. Côté vie de famille, c’est difficile aussi. On vit en fonction de l’autisme d’Aya, de son humeur. Si elle dort, on peut dormir. Si elle fait des crises, on ne peut plus vivre. Quand elle casse une télévision, on n’a plus de télévision. C’est déjà la 4ᵉ qu’elle casse. On vit avec l’autisme, quoi. » Après avoir mené plusieurs démarches (envoi de plusieurs dossiers au sein d’IME, visite au sein de l’Agence régionale de santé (ARS) de sa région et correspondance au président de la République, Samia reçoit « heureusement » l’aide d’une équipe d’un IME et de psychiatres, rapporte BFMTV. Mais pas suffisant. La mère de famille appelle donc à mettre « plus de moyens ».

À lire :Macron remercié pour son beau geste envers une petite marocaine atteinte d’autisme

Aya fait partie des 700 enfants porteurs d’un handicap mental non scolarisés dans l’Hérault, ou se trouvant dans un établissement adapté à leurs besoins. Fort de ce constat, l’Union nationale des associations de parents d’enfants inadaptés (UNAPEI) a lancé sa campagne #Jaipasecole, afin de permettre aux parents de s’exprimer sur le manque d’accès à la scolarisation de leurs enfants en situation de handicap.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Administration - Montpellier - Education - Enfant

Aller plus loin

Macron remercié pour son beau geste envers une petite marocaine atteinte d’autisme

La Maison des Familles de Grenoble remercie le président Emmanuel Macron qui «  a donné un moment de grâce  » à Nihal, une petite marocaine de 9 ans atteinte d’autisme, lors de...

France : un enfant autiste marocain et sa maman menacés d’expulsion

À Pézenas, SOS Racisme et les membres du Cercle du silence apportent leur soutien à une Marocaine et son fils autiste qui sont toujours menacés d’expulsion en dépit d’une...

L’incoyable parcours de Mohamed, fils autiste d’une Marocaine en France (vidéo)

Malika, 45 ans, d’origine marocaine, raconte l’histoire de sa vie marquée par son incroyable combat pour son fils Mohamed, autiste, devenu une véritable source d’inspiration...

Ces articles devraient vous intéresser :

Immobilier au Maroc : le fisc marocain en alerte

L’existence de nouvelles pratiques frauduleuses a poussé les services de contrôle de la Direction générale des impôts (DGI) à intensifier leurs inspections fiscales à l’encontre de plusieurs promoteurs immobiliers et entreprises spécialisées dans la...

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...

Marocains, le temps presse pour la déclaration des avoirs à l’étranger

La régularisation des contribuables, ainsi que la déclaration des avoirs liquides détenus à l’étranger, touchent à sa fin. Ces deux opérations avaient été lancées par l’Office des changes et de la Direction générale des Impôts (DGI).

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Casablanca : des personnalités visées par une vaste opération de démolition

Déférant aux instructions de Jalal Benhayoun, gouverneur de la province de Nouaceur, les autorités locales mènent une vaste campagne de démolition de nombreux entrepôts appartenant à des personnalités connues et à de grandes entreprises opérant en...

Maîtrise de l’anglais : le Maroc à la traîne

Alors que les Marocains délaissent de plus en plus le français pour l’anglais, le Maroc est encore à la traîne quant à la maitrise de langue de Shakespeare.

Au Maroc, la santé des élèves menacée

Au Maroc, des associations de protection des consommateurs ont lancé un appel aux autorités compétentes afin qu’elles renforcent les contrôles en ce qui concerne la qualité des fournitures scolaires en cette période de reprise des classes. Objectif,...

Maroc : du nouveau pour l’impôt sur le revenu

Selon le projet de loi de finances 2025, le gouvernement prévoit d’augmenter de 30 000 à 40 000 dirhams la première tranche de revenu annuel exemptée d’impôt. Une mesure qui devrait permettre d’exonérer les revenus des salaires mensuels inférieurs à 6...

Une Marocaine "perd" son nom en Belgique

Depuis 2019, une Belgo-Marocaine de 73 ans mène des démarches administratives infernales afin de faire rectifier son nom de famille.

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.