
La France complique (encore) la vie aux Chibanis
Privés de pension pendant des mois voire des années en raison de la dématérialisation des services, des retraités marocains résidant en France, réunis au sein du collectif...
Le parcours d’Akil Lamdahhi, un Marocain de 77 ans arrivé aux Pays-Bas à l’âge de 18 ans en 1970, est mis en lumière dans la série documentaire néerlandaise « Mocronado’s ». Il y retrace son histoire, de son intégration dans la société de l’époque à sa longue et complexe histoire d’amour avec une Néerlandaise, Leny, qui a transcendé les barrières culturelles.
Venu pour travailler comme soudeur, Akil Lamdahhi se souvient avec amusement de sa jeunesse. « J’étais le charmeur », raconte-t-il, évoquant ses cheveux longs et son style dans le contexte de « l’époque hippie ». C’est à la discothèque “Cartouch” d’Utrecht qu’il rencontre Leny. « Nous dansions le foxtrot. Je sentais mon cœur battre la chamade », se remémore-t-il.
À lire : La France complique (encore) la vie aux Chibanis
Leur relation a cependant dû faire face à la méfiance de la famille de Leny, en particulier de son père. Akil Lamdahhi décrit un homme qui le regardait avec un « regard renfrogné » et qui s’asseyait avec un journal devant son visage lorsqu’il entrait. Il raconte avec ironie que son beau-père n’est devenu amical que lorsqu’il est parti en vacances au Maroc, pensant probablement qu’il ne reviendrait pas.
À lire : Retraite des « Chibanis » : une députée interpelle le gouvernement français
Les différences religieuses – Leny étant protestante et lui musulman – n’ont pas non plus été un obstacle. « Nous avons du respect l’un pour l’autre, la religion n’était pas le point le plus important », explique-t-il. C’est Leny qui a finalement fait sa demande en mariage. « C’est elle qui m’a demandé en mariage, pas moi ! », précise-t-il. Ils se sont mariés en 1972.
À lire : France : n’oublions pas les chibanis
Après leur mariage, Akil a présenté Leny à sa famille au Maroc, où elle a été accueillie avec « jubilation ». Le couple y est retourné presque chaque année. Bien qu’ils aient fini par divorcer, Akil explique que leur lien profond n’a pas disparu. « Il y a deux jours encore, je lui ai dit que je l’aimais, quand je lui ai rendu visite à l’hôpital. Elle m’a dit qu’elle m’aimait aussi », confie-t-il, résumant leur relation par cette phrase : « Nous sommes divorcés, mais l’amour demeure ».
À lire : France : des chibanis laissés à l’abandon
Cette histoire de vie, qui illustre sa conviction que « l’amour n’a rien à voir avec l’endroit d’où l’on vient », est à voir dans la série « Mocronado’s », dont la diffusion a débuté samedi 6 septembre sur la chaîne néerlandaise NPO 2.
Aller plus loin
Privés de pension pendant des mois voire des années en raison de la dématérialisation des services, des retraités marocains résidant en France, réunis au sein du collectif...
Les personnes âgées migrantes et notamment d’origine maghrébine, « n’ayant pas suffisamment cotisé pour avoir une retraite décente », sont les plus ciblées par la réforme des...
Ces articles devraient vous intéresser :