Les juifs et musulmans de France ne « doivent pas se tromper de combat »

25 mai 2021 - 06h40 - Monde - Ecrit par : S.A

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du Culte Musulman (CFCM) a réagi au regain de tensions entre Israël et la Palestine. Il appelle les «  juifs et les musulmans de France à ne pas se tromper de combat  ».

« Nous ne le dirons jamais assez, le conflit israélo-palestinien n’est pas un conflit religieux. Les étincelles de nombreuses tensions entre Israéliens et Palestiniens se sont malheureusement produites à partir de l’esplanade de la mosquée Al Aqsa. Ce qui nous choque, car il est la négation de ce que symbolise ce troisième haut lieu saint de l’Islam : un havre de paix, béni ainsi que ses alentours selon le texte coranique », a commenté le président du CFCM dans une tribune publiée par le journal français L’Opinion.

Il a rappelé que les juifs ont toujours vécu avec les musulmans dans de nombreux pays du monde et ce, depuis l’avènement de l’islam. Mieux, « cette coexistence a connu des moments glorieux et donné des exemples de coopération intelligente sur les plans scientifique et philosophique au profit de l’humanité tout entière. […] Cette coexistence, qui a marqué aussi le Moyen-Orient dans le passé, est possible aujourd’hui et demain. Sa réalisation ouvrira une page glorieuse de l’Histoire de l’Humanité », est-il persuadé. « Cette coexistence a marqué aussi l’Afrique du Nord qui a accueilli les juifs et les musulmans qui fuyaient l’inquisition du XVᵉ siècle en Andalousie », a-t-il rappelé.

« Incontestablement, le conflit israélo-palestinien n’a cessé d’être instrumentalisé par les extrémistes de tous bords pour semer la division et la discorde entre juifs et musulmans de France », a dénoncé le responsable. Selon lui, la souffrance des populations de cette région du monde, qui aspirent à une paix qui tarde à venir, ne peut laisser personne indifférent. « Ceux qui prétendent défendre la cause palestinienne en sapant les liens de fraternité qui unissent juifs et musulmans de France sont définitivement disqualifiés. Leur attitude, outre le fait qu’elle est injuste, nuit aux intérêts même du peuple palestinien et ne sert en rien la paix entre Israéliens et Palestiniens », a-t-il encore dénoncé.

Si « manifester sa solidarité et son soutien à une cause humanitaire est une liberté constitutionnelle », Mohammed Moussaoui estime qu’« aujourd’hui, nous avons besoin, plus que jamais, de méditer les leçons de nombreuses parties de notre Histoire commune afin de nous lever contre les aberrations de ceux qui détournent nos cultures, nos religions et nos civilisations ». Dans ce sens, il appelle à lutter ensemble contre la haine et à récupérer les étendues perdues de la raison et du respect mutuel qui ont disparu dans la confusion des conflits. « L’acte de générosité le plus précieux que nous pouvons offrir aux Israéliens et aux Palestiniens est d’œuvrer inlassablement pour qu’ils puissent retrouver les voies de la Paix et construire ensemble un avenir meilleur pour les futures générations », a conclu le responsable.

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