
L’arabe obligatoire dans une école en Belgique
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Al-Andalus ou l’Espagne musulmane a commencé en 711 et finit en 1492. Des siècles après, l’arabe réapparaît dans la vie publique et privée.
Villes nommées « Alfafar », « Algemensi », « Alcàsser » et « Alzira ». L’Espagne a conservé de sublimes vestiges de l’époque d’Al-Andalus, notamment la langue arabe. Selon les linguistes de la Real Academia Española d’Espagne, plus de 4 000 mots espagnols proviennent de l’arabe, ce qui représente environ 8 % du vocabulaire espagnol actuel. En Espagne, l’usage de l’arabe se développe dans la vie quotidienne à travers les panneaux de signalisation, les programmes scolaires, même le rap local. « Les citoyens espagnols d’origine arabe sont de plus en plus actifs et visibles dans toutes les sphères de la société, participant à la sphère culturelle ainsi qu’à la vie économique et sociale, avec des évolutions très positives », a déclaré Miguel Moro Aguilar, directeur général de l’institut culturel hispano-arabe Casa Árabe, dans une interview accordée à The New Arab. Selon le recensement de 2021, l’arabe est la première langue de 1 001 792 personnes en Espagne, soit 2,17 % de la population.
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Bon nombre de personnes parlent l’arabe comme deuxième ou troisième langue. Cette visibilité accrue a suscité un nouvel intérêt pour l’apprentissage de l’arabe chez les locuteurs non natifs. « Je crois que le phénomène de la migration – en particulier la migration nord-africaine en Espagne – conduira inévitablement au développement d’une compréhension culturelle partagée qui adoucit les identités territoriales rigides », est persuadé le linguiste arabe, critique littéraire et poète Fernando Andú Resano. « Nous avons en effet observé un intérêt croissant pour l’apprentissage de la langue arabe et la connaissance de la culture arabe, de la part du grand public mais aussi des institutions et des entreprises », a commenté Miguel, soulignant que cet intérêt se justifie par une augmentation importante des relations économiques et commerciales avec l’Afrique du Nord et les pays du Golfe.
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« L’arabe est une langue d’Espagne », affirmait le mois dernier la députée de Más Madrid, Jimena González, à l’Assemblée de Madrid, en défendant le lancement du Plan d’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine. « Même Isabelle la Catholique n’a pas réussi à l’effacer », a-t-elle également noté. Le Plan d’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine en Espagne est un programme éducatif de longue date, parrainé par le Maroc et soutenu par l’Espagne. L’initiative vise à enseigner l’arabe et la culture marocaine aux enfants d’origine marocaine.
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Il y a certes un intérêt croissant pour l’apprentissage de l’arabe, mais Luisa Arvide, professeure d’études arabes et islamiques à l’Université d’Almería, estime que l’influence récente de l’arabe sur la langue espagnole est limitée, car la plupart des migrants sont maghrébins et parlent leur propre dialecte, le darija, très différent de l’arabe standard moderne (fusha). D’autres parlent l’amazigh, le français ou l’espagnol. Pour Fernando, « les deux langues et cultures – espagnole et arabe, hispanique et arabo-islamique – devront se chercher et trouver des moyens de coexister le plus harmonieusement possible, en se comprenant et en reconnaissant leurs aspects communs ».
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