Procès pour corruption : le juge de Beni Mellal encourt 20 ans de prison

13 janvier 2023 - 15h40 - Maroc - Ecrit par : S.A

Poursuivi en état d’arrestation, le juge de Beni Mellal qui a été pris en flagrant délit de corruption devrait comparaître prochainement devant la chambre criminelle chargée des crimes financiers. Telle est la décision prise par la juge d’instruction à l’issue du procès devant la Cour d’appel de Rabat.

Se basant sur l’article 241 du Code pénal qui stipule : « tout magistrat, tout fonctionnaire public qui détourne, dissipe, retient indûment ou soustrait des deniers publics ou privés, des effets en tenant lieu ou des pièces, titres, actes, effets mobiliers qui étaient entre ses mains, soit en vertu, soit à raison de ses fonctions, est puni de la réclusion de cinq ans à vingt ans et d’une amende de 5 000 à 100 000 dirhams », la juge d’instruction a renvoyé le dossier du juge de Beni Mellal et de son complice devant la chambre criminelle chargée des crimes financiers, rapporte le quotidien arabophone Assabah.

À lire : Corruption : des magistrats marocains épinglés par un audio

Les faits se sont déroulés en juillet 2021. Un individu jouant le rôle d’intermédiaire est entré en contact avec les familles de trois personnes mises en cause dans une affaire criminelle et qui ont été condamnées à cinq ans de réclusion en leur promettant d’intervenir pour réduire les peines de prison. Une rencontre se tiendra entre les familles, le juge de Beni Mellal en charge de l’affaire au domicile de l’intermédiaire. Le magistrat a exigé 120 000 dirhams, une somme que les familles doivent verser la veille de l’audience.

À lire : Casablanca : un juge corrompu devant la justice

Les familles n’ont pu réunir 90 000 dirhams. L’intermédiaire leur rappelle qu’elles doivent mobiliser 120 000 dirhams. De son côté, le juge a d’abord menacé d’alourdir la peine à 10 ans de réclusion, avant de décider de reporter l’audience à la semaine d’après, afin de permettre aux familles de réunir la somme convenue. Agacée, la mère de l’un des accusés porte l’affaire devant la Brigade nationale de police judiciaire. Piégés, le juge et l’intermédiaire seront ainsi interpellés en flagrant délit.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Rabat - Beni Mellal - Arrestation

Aller plus loin

Corruption : des magistrats marocains épinglés par un audio

Le ministère public a ordonné, samedi, l’ouverture d’une enquête sur des magistrats qui auraient fait preuve d’ingérence dans un dossier en cours. La supposée implication des...

Rabat : un magistrat et son « samsar » condamnés pour corruption

Une dénonciation à travers le numéro vert mis à disposition par la présidence du parquet général a fait tomber un magistrat, précédemment président de la chambre pénale près la...

Maroc : deux élus locaux condamnés pour corruption

Poursuivis pour corruption par le tribunal de première instance de Kenitra, le président de la commune de Sidi Taïbi et son adjoint ont été condamnés chacun à trois ans et demi...

Meknès : un magistrat en prison pour corruption

Le procureur général du Roi près la cour d’appel de Meknès a ordonné l’interpellation d’un magistrat poursuivi pour corruption.

Ces articles devraient vous intéresser :

Hafid Derradji accuse la CAF de corruption à cause du Maroc

Le commentateur sportif algérien de beIN Sports, Hafid Derradji, affirme que la Confédération africaine de football (CAF) a attribué l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 au Maroc et n’hésite pas à accuser l’organisation de...

Corruption au Maroc : arrestation d’un ex-ministre, un avertissement pour les responsables ?

Après l’arrestation jeudi de Mohamed Moubdii, député du Mouvement populaire (MP) et ancien ministre, pour des crimes financiers présumés, des voix s’élèvent pour appeler le gouvernement marocain à renforcer sa lutte contre la corruption et...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Corruption au Maroc : les chiffres qui révèlent l’étendue des dégâts

Une étude de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) dresse un état des lieux préoccupant de la corruption au Maroc.

Parlement européen : le Maroc aurait offert des séjours à la Mamounia

La députée socialiste Marie Arena et l’ex-eurodéputé italien Antonio Panzeri, visés dans le scandale au parlement européen, auraient bénéficié en 2015 d’un séjour de luxe à l’hôtel La Mamounia de Marrakech, tous frais payés par les autorités marocaines.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Maroc : les crimes financiers ont baissé de 47% en 2021

La lutte contre les crimes financiers et économiques au Maroc porte peu à peu ses fruits. En 2021, les affaires liées à ces délits ont fortement régressé de 47,30%, selon le rapport annuel de la présidence du parquet.

Soupçons de corruption par le Maroc au Parlement européen

Le scandale de corruption qui secoue le Parlement européen continue de livrer ses secrets. Le Maroc est, lui, aussi soupçonné d’avoir sollicité des eurodéputés pour qu’ils interviennent en sa faveur notamment sur la question du Sahara.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Affaire Rachid M’Barki : les ramifications d’un réseau d’influence

L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.