Rapprochement Maroc-Israël : le soutien de l’Algérie au Polisario, l’élément déclencheur

1er juin 2024 - 19h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

Près de quatre ans après, la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël reste un sujet d’actualité, surtout depuis le déclenchement de la guerre entre l’État hébreu et le mouvement palestinien du Hamas. Mustapha Ramid, ancien ministre marocain de la Justice, revient sur ce rapprochement historique.

L’hostilité de l’Algérie à l’égard de Rabat a joué un rôle clé pour pousser le Maroc à signer l’accord de normalisation de ses relations avec Israël, a affirmé Mustapha Ramid, ancien ministre marocain de la Justice (2012-2017) lors de la conférence du Forum Ahmed Raissouni, soutenant que les contraintes spécifiques de chaque pays peuvent stimuler les efforts de normalisation. Il ajoutera : « Pour le Maroc, cela concerne principalement la question du Sahara marocain […] Les puissances occidentales exploitent souvent les crises internes aux pays pour exercer des pressions supplémentaires ».

À lire :L’Algérie cherche le soutien de la Chine pour contrer l’alliance Maroc-Israël

Sous l’égide de l’administration Trump, le Maroc a normalisé ses relations diplomatiques avec Israël en décembre 2020 en échange de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara. Ce rapprochement historique est à l’origine de la dégradation des relations entre Rabat et Alger. Cette dernière a rompu de façon unilatérale ses relations diplomatiques avec le Maroc le 24 août 2021 en raison « d’actions hostiles » du royaume à l’égard du pays. « Les services de sécurité et la propagande marocains mènent une guerre ignoble contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants », avait accusé Ramtane Lamamra alors ministre algérien des Affaires étrangères. De son côté, le ministère marocain des Affaires étrangères avait regretté cette décision, et rejeté « les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent ». « Le Maroc regrette cette décision complètement injustifiée mais attendue – au regard de la logique d’escalade constatée ces dernières semaines », indiquait un communiqué.

À lire :Le Maroc va-t-il revenir sur sa normalisation avec Israël ?

Ce rapprochement historique a également mis en difficulté le parti au pouvoir, le Parti de la Justice et du développement (PJD) alors dirigé par Saaddedine El Othmani, également chef du gouvernement. Les islamistes ont toujours affiché leur opposition à une éventuelle normalisation des relations entre les deux pays. En actant ce rapprochement historique, le prédécesseur d’Aziz Akhannouch s’est mis à dos les membres de sa formation politique, mais aussi le peuple marocain acquis à la cause palestinienne. Conséquence : le parti a perdu les élections de septembre 2021.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Palestine - Ministère de la Justice et des Libertés - Normalisation Maroc Israël

Aller plus loin

Casablanca : manifestation contre la normalisation Maroc-Israël

Des milliers de personnes ont manifesté dimanche dans les rues de Casablanca contre la normalisation des relations entre le Maroc et Israël et pour dénoncer le « génocide »...

Des journalistes marocains vent debout contre la normalisation avec Israël

Un collectif de journalistes marocains s’opposent à la normalisation avec Israël et appelle le gouvernement à suspendre l’autorisation accordée à une chaîne israélienne d’ouvrir...

Maroc : 50 % des jeunes pour la normalisation des relations avec Israël

Selon l’enquête annuelle réalisée par « ASDA’A BCW Arab Youth Survey 2023 », 50 % des jeunes marocains approuvent le rétablissement des relations avec Israël.

Le Maroc va-t-il revenir sur sa normalisation avec Israël ?

En réaction à la brutalité d’Israël lors de la seconde Intifada, qui a éclaté en 2000, et à la montée de l’opposition marocaine, le Maroc avait coupé les ponts avec l’État...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : une pétition pour mettre fin aux relations avec Israël

Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, s’est expliqué sur le refus d’accès à la présidence du gouvernement aux universitaires, juristes et des personnalités politiques venus mercredi pour déposer une pétition appelant à mettre fin à la...

Maroc : pressions pour rompre les relations avec Israël

Alors que Israël intensifie sa riposte contre le mouvement palestinien du Hamas, de nombreux Marocains multiplient les appels à rompre les relations diplomatiques entre le Maroc et l’État hébreu. Au Maroc, de nouvelles manifestations ont été organisées...

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Maroc : les taxis refusant des clients seront sanctionnés

Les chauffeurs de taxi qui refusent de transporter les usagers sont désormais dans le viseur du ministère de la Justice. Ce dernier prévoit de qualifier ce refus comme un délit ou une infraction. Une nouvelle qui réjouit les clients, mais met en...

Abdellatif Ouahbi accusé par les salafistes d’atteinte à l’islam

La réforme du Code de la famille passe mal chez les salafistes. Prêcheurs et imams de mosquées sont en colère contre le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi.

TikTok, l’impossible interdiction au Maroc

Face à la dépravation des mœurs à laquelle conduit l’utilisation de TikTok, les députés de l’opposition ont invité le gouvernement marocain à prendre ses responsabilités et à interdire l’application chinoise dans le royaume. Mais y arriveront-ils ?

Couples non mariés et hôtels au Maroc : vers la fin des abus ?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lance un avertissement aux hôtels qui exigent des documents non autorisés notamment un certificat de mariage des couples marocains.

Le Maroc s’inquiète de « l’influence croissante des homosexuels »

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), s’est exprimé une fois de plus sur l’homosexualité. Au Maroc, les pratiques homosexuelles restent punies par la loi.

Les Marocaines pénalisées en cas de divorce ?

Des associations féminines sont vent debout contre la réforme d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, imposant aux femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint de verser une pension alimentaire à leurs ex-maris après le divorce.

Les Marocaines paieront aussi la pension alimentaire à leurs ex-maris

Au Maroc, les femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint pourraient avoir à verser une pension alimentaire (Nafaqa) à ce dernier en cas de divorce, a récemment affirmé Abdellatif Ouahbi, le ministre de la Justice.