Îles Canaries : la police enquête sur la mort étrange d’un jeune marocain
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Un mois après l’arrivée massive des migrants marocains à Ceuta, le juge des mineurs, José Luis Puerta, constate que la situation est insoutenable pour la ville autonome. Pour lui, l’enclave n’était pas préparée à recevoir et à gérer autant de monde, surtout des mineurs.
« Ceuta est une petite ville ; elle n’a pas les moyens d’assumer cette situation », s’alarme José Luis Puerta qui, dès la survenue de la crise le 17 mai, avait visité l’entrepôt de Tarajal, le premier espace aménagé pour accueillir les mineurs. À cette époque, les enfants étaient livrés à eux-mêmes. « Il y avait un manque de coordination entre la police et la ville autonome, on ne savait pas qui était en charge de quoi et les conditions d’hygiène n’étaient pas adéquates », fait savoir le procureur.
Aujourd’hui, la situation s’est un peu améliorée, reconnaît le magistrat qui déplore toutefois les conditions inadaptées des deux autres espaces aménagés par la ville pour recevoir les migrants. « J’ai visité le centre sportif, c’est un pavillon avec des lits et des toilettes mobiles. En tant que situation d’urgence, elle est valable, mais elle ne peut pas être maintenue dans le temps. Vous pouvez être comme ça pendant deux ou trois mois, mais pas plus », explique Puerta.
« Par-dessus tout, je suis préoccupé par les problèmes de surpopulation et de coexistence qui peuvent survenir », ajoute Puerta qui se soucie par ailleurs de l’éducation des mineurs, à quelques mois de la rentrée des classes. « Je ne sais pas comment ça va se faire, mais les enfants doivent aller à l’école », déclare-t-il.
La plupart des familles marocaines, plutôt que de récupérer leurs enfants, ont préféré qu’ils restent en Espagne. Ce qui a compliqué la situation, précise le juge qui déplore aussi le « manque de coopération des autorités marocaines » dans le cadre du retour de ces mineurs au Maroc. « Cela dépend de la volonté du Maroc. Les agents doivent permettre aux parents d’entrer à Ceuta ou de s’approcher de la frontière afin que l’entité publique vérifie que les enfants ne manifestent pas de refus lorsqu’ils voient leurs proches. Cette remise des enfants, avec de bons critères à mon avis, devrait être faite aux parents eux-mêmes et non à la police », soutient Puerta.
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Puerta dénonce aussi la lenteur de la police dans la procédure préalable au rapatriement des mineurs (examens, inscription au registre officiel et attribution d’un numéro NIE). De sources proches du dossier, la police a examiné 1 108 mineurs, mais n’en a enregistré qu’un peu plus de 200 dans le registre officiel.
Pour le moment, le procureur « ne voit pas de bonne solution » à la situation. « La solution, c’est de les transférer dans la péninsule ou en Europe et de parler avec des entités qui peuvent les prendre en charge, car les administrations publiques n’ont pas assez de capacités », explique-t-il.
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Au sujet d’Achraf, le migrant marocain de 16 ans, dont l’expulsion à chaud a été enregistrée par le photojournaliste Jon Nazca de l’agence Reuters, et qui a conduit à l’ouverture d’une enquête par le parquet, le juge précise que sur cette vidéo, on voit clairement « les militaires expulser non seulement un mineur, mais plusieurs ». Il revient maintenant à la justice « d’identifier l’auteur et d’étudier la nature de l’acte », ajoute Puerta qui rappelle que « la procédure de rapatriement des mineurs est prévue par la loi et le non-respect peut être un délit ».
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