Le juge alerte sur la situation dégradante des migrants mineurs à Ceuta

14 juin 2021 - 13h00 - Espagne - Ecrit par : A.P

Le nouveau juge des mineurs, Eduardo Esteban, a dénoncé les mauvaises conditions des migrants mineurs arrivés en masse à Ceuta les 17 et 18 mai. Une situation qui certes « a toujours existé », mais qui devient de plus en plus préoccupante.

La situation des plus de 1 000 migrants mineurs pris en charge à Ceuta depuis leur arrivée en mai, inquiète le nouveau juge des mineurs. « Les mineurs sont pris en charge, non pas dans des centres mais dans des entrepôts qui ne répondent pas aux exigences ou aux conditions », a déclaré Eduardo Esteban dans un entretien. Le juge alerte sur « la situation d’ordre public » qui peut survenir si ces mineurs ne sont pas autorisés à sortir. « Ils sont dans une situation de surpeuplement, de malaise évident. Ils ont le droit de sortir, ils ne peuvent pas être totalement enfermés », explique-t-il.

À lire : Des mineurs marocains dans une situation déplorable à Ceuta

Pour Esteban, la solution à ce problème n’est pas dans le retour des mineurs au Maroc, d’autant que seulement sept familles marocaines ont exprimé ce souhait. Le mieux selon lui, c’est de procéder à une réintégration de ces mineurs au « cas par cas ». Le juge exclut aussi un retour « en masse » de tous les mineurs, rappelant que conformément à la législation espagnole, « ni des soi-disant retours à chaud ni un retour en masse ne seraient possibles en ce qui concerne les mineurs ».

Les procureurs sont à pied d’œuvre pour déterminer l’âge des mineurs, a rassuré par ailleurs Esteban qui précise qu’il s’agit d’un « processus complexe, car ils doivent être soumis à des rayons X ». Il est vrai que « le législateur a interdit la pleine nudité, mais il existe d’autres formes d’examen. Dans tous les cas, la pleine nudité a toujours été faite avec toutes les garanties », a-t-il ajouté.

En ce qui concerne la situation des mineurs étrangers qui deviennent majeurs, Esteban a précisé qu’on « ne peut pas simplement laisser ces jeunes dans la rue lorsqu’ils auront 18 ans », soulignant ainsi « l’urgence » d’engager les procédures pour leur obtenir un titre de séjour.

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