Des Marocains exigent de meilleures conditions d’accueil à Ceuta

19 juillet 2021 - 17h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Près de 200 migrants marocains parmi ceux arrivés en masse à Ceuta en mai dernier, ont manifesté samedi devant la délégation gouvernementale de la ville pour exiger de meilleures conditions d’accueil.

Faisant partie des près de 3 000 migrants qui continuent d’errer dans les rues de Ceuta, ces manifestants, soutenus par les ONG No Name Kitchen, Maakum et Elin, ont exigé des conditions d’accueil dignes, informe OK Diairio. La manifestation s’est déroulée sans heurts et dans le respect des mesures sanitaires édictées pour limiter la propagation du coronavirus, notamment le port de masques et la distanciation sociale.

À lire : L’insalubrité dans les centres d’accueil affecte la santé des migrants

Les Marocains ont aussi demandé à être pris en compte dans le programme humanitaire du secrétaire d’État aux migrations. Ils estiment être victimes des tensions politiques entre l’Espagne et le Maroc. « L’Espagne est responsable de la situation d’impuissance dans laquelle nous nous trouvons », ont-ils dénoncé.

À lire : Des migrants mineurs errent dans les rues de Ceuta (vidéo)

Le porte-parole des manifestants, Reda, 20 ans, a exigé pour sa part, l’arrêt des violences policières et les retours de migrants au Maroc « effectués en violation des procédures légales ». « Beaucoup d’entre nous continuent d’être victimes de retours forcés et sans garanties juridiques. Des jeunes sont arrêtés dans la rue, parfois des mineurs, et sont emmenés à la frontière dans des fourgons pour être expulsés d’Espagne. Nous vivons dans un état d’alerte constant de tension », a-t-il déploré.

À lire : Le juge alerte sur la situation dégradante des migrants mineurs à Ceuta

« Nous voulons avoir le droit de travailler et de faire valoir nos compétences. Nous voulons que les droits des migrants soient reconnus », a plaidé le porte-parole. Et d’ajouter : « S’ils nous font retourner dans notre pays, beaucoup d’entre nous seront tentés de se suicider, moi y compris ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Manifestation - Droits et Justice - Ceuta (Sebta)

Aller plus loin

Le juge alerte sur la situation dégradante des migrants mineurs à Ceuta

Le nouveau juge des mineurs, Eduardo Esteban, a dénoncé les mauvaises conditions des migrants mineurs arrivés en masse à Ceuta les 17 et 18 mai. Une situation qui certes « a...

Des migrants mineurs errent dans les rues de Ceuta (vidéo)

Des dizaines de migrants mineurs marocains errent dans les rues de la ville de Ceuta, en attendant de traverser le détroit pour rejoindre l’Espagne. Déjà 6 500 mineurs sur les...

L’insalubrité dans les centres d’accueil affecte la santé des migrants

Le mauvais accueil et l’insalubrité des centres de migrants exposent ces derniers à des maladies diverses et à des problèmes psychologiques. C’est ce que révèle un rapport...

Les migrants marocains coûtent 3 millions d’euros par mois à Ceuta

Les 3 000 Marocains dont près de 1 000 mineurs qui restent bloqués à Ceuta, coûtent 3 millions d’euros par mois aux autorités de la ville en termes d’hébergement et...

Ces articles devraient vous intéresser :

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Naïma Samih : son fils en colère

Chems-Eddine Belkaid fils de la chanteuse marocaine défunte Naïma Samih, menace d’engager des poursuites judiciaires contre les organisateurs de concerts – hommage à sa mère sans son accord préalable.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.