Sorcellerie, menaces, chantage : le calvaire des hommes battus au Maroc

27 août 2024 - 11h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les violences faites aux hommes par les femmes dans les couples constituent un phénomène qui prend de l’ampleur au Maroc, révèle une récente étude.

Ces violences faites aux hommes prennent divers formes telles que « la sorcellerie et la magie, le chantage ou les coups, les insultes et les injures, les humiliations en public, la confiscation du salaire ou des revenus, l’interdiction de rendre visite à sa famille, et le fait de monter les enfants contre lui », détaille l’étude réalisée par un étudiant de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah à Fès dans le cadre de son mémoire de master en droit privé.

Menée sous la direction du professeur Yassine El Kaayouch, l’étude intitulée « La violence contre les hommes : Réalité des pratiques et mécanismes de lutte » explique que la violence contre les hommes « suscite la peur ou cause un préjudice physique, psychologique ou même économique, génère un sentiment d’humiliation chez le partenaire ou le place sous l’effet de la menace, du préjudice émotionnel, de la poursuite et du harcèlement, ou de la contrainte sexuelle ».

À lire : Violences faites aux hommes : les Arabes brisent le silence

Par cette pratique, les femmes tentent également de « contrôler l’homme en utilisant les enfants, les animaux domestiques ou un membre de la famille comme moyen de pression émotionnelle, créant ainsi une relation déséquilibrée », indique l’étude, reconnaissant que « la violence des femmes envers leurs maris n’est pas nouvelle ». Mais l’élévation du niveau d’éducation et de conscience religieuse, et les campagnes de vulgarisation des droits ont permis aux hommes victimes de ces violences de libérer davantage la parole, souligne-t-on.

L’étude note la « faible efficacité du système de protection contre la violence faite aux hommes, avec une prédominance du cadre législatif et institutionnel pour lutter contre la violence en faveur de la femme ». C’est pourquoi elle recommande la mise en place d’un cadre légal « dissuasif » pour protéger les hommes victimes de violences conjugales. « Les sanctions dissuasives doivent être appropriées et proportionnées », ajoute l’étude, appelant à l’adoption d’une politique de prévention avant une politique de traitement » de ce phénomène.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Etude - Recherche - Mariage - Violences et agressions

Aller plus loin

Un Marocain jaloux et possessif condamné pour violences conjugales en France

Un homme d’origine marocaine, âgé de 30 ans, a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Bourges à dix mois de prison ferme pour violences conjugales sur son épouse.

Tanger : une femme arrêtée en flagrant délit de sorcellerie dans un cimetière

La police de Tanger a arrêté dans un cimetière une femme de 65 ans, présumée sorcière, alors qu’elle s’apprêtait à sacrifier un chat.

De la sorcellerie à la mairie de Tanger ?

Un incident pour le moins insolite secoue la ville de Tanger. Des photos personnelles et des talismans, possiblement liés à des pratiques de sorcellerie, ont été retrouvés dans...

Maroc : prison ferme pour le "sorcier" escroc

La Cour d’appel de Ouarzazate a confirmé la condamnation d’un homme de quarante ans à deux ans de prison ferme et quatre mille dirhams d’amende pour pratique illégale de la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : crise du célibat féminin

Au Maroc, le nombre de femmes célibataires ne cesse d’accroître, avec pour conséquence la chute du taux de natalité. Quelles en sont les causes ?

Maroc : mariage sur TikTok

Au Maroc, des experts alertent contre les effets néfastes du programme de mariage diffusé sur les réseaux sociaux, notamment Tiktok.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Plusieurs miliciens du Polisario tués par une attaque de drone marocain ?

Plusieurs miliciens du Polisario auraient été tués par une frappe des Forces armées royales (FAR) lors du déplacement d’un véhicule dans la région de Lamhiriz, à l’est du mur de sécurité, au Sahara.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Achraf Hakimi brise le silence sur les accusations de viol

Dans une interview, le latéral droit marocain Achraf Hakimi revient, pour la première fois, sur les accusations de viol pour lesquelles il avait été mis en examen en mars 2023.