Aîné d’une fratrie de trois enfants, Taha Riadi est né en 2004 à Azrou au Maroc. Il a rejoint la France il y a cinq ans, pour sa dernière année de collège, et vit chez ses tantes au Passage d’Agen. « J’ai visité le monde entier, mais ce qui m’a touché en France, c’est la laïcité et l’histoire du pays », raconte le Franco-Marocain à La Dépêche. Intéressé par une carrière dans le cyclisme, il a dû renoncer à ce rêve il y a deux ans, après avoir appris qu’il souffre d’arthrose sévère. « C’était un moment très difficile à vivre, car le cyclisme était ma passion. Je me suis donc lancé dans la politique et la philosophie, comme une alternative au sport ».
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Très engagé dans des associations, Taha prend goût rapidement à la politique. À l’annonce, l’année dernière, du gouvernement marocain qui offrait la possibilité aux jeunes de devenir député au Parlement Jeunesse, il postule sans hésiter en tant que « Marocain résidant à l’étranger, qui souhaite rentrer dans la commission des affaires étrangères ». Il réussit à ce concours, après un entretien oral et écrit. « C’était magnifique », se rappelle le jeune homme qui, à travers son « engagement », veut « solidifier la relation entre la France et le Maroc ». Avec une centaine d’autres jeunes députés, il travaille d’arrache-pied pour atteindre cet objectif.
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Taha rêve grand. Il espère pouvoir rencontrer un jour le roi Mohammed VI. En juillet dernier, il a siégé au Parlement marocain pour présenter un projet de loi sur le droit à l’immigration et à l’asile. En juin prochain, il sera au parlement européen à Strasbourg. En collaboration avec le consulat du Maroc, la mairie d’Agen, le département et la fondation Hassan II, le jeune homme prépare actuellement un forum international France-Maroc prévu le 24 juin à Agen. « Le but, c’est de mettre en avant les échanges culturels entre les deux pays, car il ne faut pas oublier qu’ils ont une histoire en commun », indique le Franco-Marocain.
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Malgré son engagement politique, Taha trouve du temps pour passer de bons moments avec ses amis les week-ends. En terminale sciences et technologie de laboratoire, le lycéen n’envisage pas, pour le moment, de faire de la politique son métier. « Cela reste une passion. J’essaie d’équilibrer entre mon engagement politique et l’école ». Il se voit plutôt chercheur en biologie, « car tout provient de la science et il faut la dynamiser ! », assure-t-il. Mais son ambition en politique reste grande. Il rêve de devenir gouverneur au Maroc et ne refuserait pas un poste de maire.