Au Maroc, Veolia, géant français de l’eau et de la gestion des déchets, est dans de sales draps. À l’origine de ses ennuis, la cession de la Lyonnaise des eaux de Casablanca (Lydec), ex-filiale marocaine de Suez chargée de la distribution d’eau et d’électricité, de la collecte des eaux usées et pluviales et de l’éclairage public, qui n’est toujours pas effective.
Le Conseil de la Concurrence a donné un ultimatum d’un mois à Veolia, qui avait en charge la gestion de l’eau et de l’assainissement dans les villes de Tanger et Rabat pour revendre Lydec, ex-filiale de Suez. Dans une décision rendue publique le 4 octobre, il « enjoint à la société Veolia, soit de se conformer à sa décision d’autorisation de l’opération de concentration économique, soit de revenir à l’état antérieur à la concentration et ce, dans un délai maximum de trente jours », rapporte Le Figaro.
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Tout part du rachat de la majorité des activités de Suez par son rival Veolia. Une opération qui a été effective depuis janvier 2022, et ce, après sept mois de batailles et quatre jours de négociations. Le 30 septembre 2021, le Conseil de la concurrence du Maroc avait autorisé « la société à acquérir le contrôle exclusif de la société Suez S.A. avec une cession concomitante de certaines activités et actifs de cette dernière, dont la société marocaine Lydec ». Dès lors, Veolia possède 51 % de Lydec (la part détenue par Suez). Le géant français de l’eau rachète ensuite en Bourse l’essentiel des actions manquantes. La valeur de l’entreprise était estimée à environ 200 millions d’euros.
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Plus d’un an et demi après, les discussions entre le nouveau Suez et ses actionnaires n’ont pas été concluantes. D’où l’ultimatum donné à Veolia pour revendre Lydec, ex-filiale de Suez, dont le chiffre d’affaires avoisine 800 millions d’euros. De quoi mettre Veolia en difficulté. Elle risque de payer une amende pouvant aller jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires concerné si elle ne trouve pas de preneur.