L’Espagne refuse d’extrader un Marocain

2 juillet 2023 - 20h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

L’Audience nationale a refusé d’extrader au Maroc un Marocain accusé d’avoir aidé un criminel espagnol, condamné à 58 ans de prison pour meurtre, à quitter Algésiras (Cadix) et se réfugier au Maroc.

La juridiction espagnole a refusé d’extrader le Marocain, malgré l’approbation du Conseil des ministres en janvier dernier. Dans sa décision en date du 25 mai et à laquelle El Periódico de España a eu accès, elle n’a pas fait droit à la demande du tribunal de Tétouan d’extrader ce Marocain qui fait également l’objet d’une enquête ouverte par le tribunal provincial de Barcelone pour vol avec violence, blessures et enlèvement.

Le Maroc a demandé l’extradition de ce ressortissant pour avoir aidé un criminel espagnol, condamné pour vol de voitures et meurtre, à s’échapper d’un hôpital d’Algésiras en novembre 2018 et à entrer illégalement au Maroc à bord d’un bateau de pêche en échange de 3 000 euros. Le fugitif a réussi à atteindre une plage de Fnideq et à se cacher dans une maison jusqu’à son arrestation. Il se faisait passer pour un touriste.

À lire : L’Espagne refuse d’extrader un Marocain réclamé par le Maroc

Pour cet acte de dissimulation d’un étranger, condamné de surcroît, le Marocain encourt une peine de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement et une amende au Maroc. Mais en Espagne, l’acte n’est pas constitutif d’un délit ou d’un crime. Le Marocain serait poursuivi s’il était informé des délits commis par le fugitif espagnol. Une hypothèse difficile à confirmer en l’espèce.

Concernant le délit d’entrée illégale, il est prévu par la loi espagnole et est puni d’un an de prison, sauf pour raison humanitaire. Selon l’accord d’extradition avec le Maroc, seules les personnes condamnées à une peine de prison d’au moins de deux ans peuvent être extradées. Pour toutes ces raisons, l’Audience nationale a refusé d’extrader le Marocain.

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