France : la polémique abaya et qamis

D’après une note des services de l’État, les atteintes à la laïcité à l’école ont explosé en France, augmentant de 120 % entre l’année scolaire 2021/2022 et 2022/2023. La majorité des atteintes est attribuée au port de signes et de tenues, avec une augmentation des signalements de plus de 150 % sur un an. Cette hausse s’explique par trois facteurs principaux : « une évolution significative au sein de la jeunesse de la place accordée à la religion », une « vision à l’anglo-saxonne de la laïcité » et « des pressions familiales et communautaires », fait savoir Europe 1.

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Le sujet préoccupe l’actuel ministre de l’Éducation nationale qui s’est entretenu jeudi avec les recteurs d’académie. « Notre école est testée. Ces derniers mois, les tenues religieuses comme les abayas ou les qamis ont fait leur apparition dans certains établissements, a déclaré Gabriel Attal. La fermeté de la réponse de l’école est mise à l’épreuve par ces nouveaux phénomènes, face aux coups de boutoir, face aux attaques, face aux tentatives de déstabilisation. Nous devons faire bloc. Et nous allons faire bloc. » Il entend leur faire « part de façon formelle et dans les tous prochains jours de la conduite à tenir pour la rentrée en la matière ».

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« Il y a un phénomène de mimétisme (des élèves) et une volonté parfois de déranger et de provoquer l’autorité dans une période adolescente, où ce sujet est systématiquement mis en avant », estime Nicolas Cadène, membre de l’association Vigie de la laïcité dans un post sur X, ajoutant que ce phénomène est « couplé néanmoins parfois à un repli identitaire réel ». Pour étayer son argumentation, cet expert de la laïcité il évoque « un débat public sur l’identité parfois contre-productif lorsqu’il empêche le sentiment d’appartenance à la nation ».

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L’expert signalera : « Il est constaté que pour prévenir ces atteintes, il faut renforcer la mixité socio-culturelle dans tous les établissements. De fait, partout où celle-ci est devenue effective, les atteintes ont considérablement baissé ». Réagissant au débat sur les atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires, le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait, dans un communiqué publié en juin, fustigé le fait que l’abaya soit « présenté à tort par certains comme un signe religieux musulman » et précisé que cette tunique n’en est pas un.