Un Marocain jugé pour torture sur ses enfants et sa femme dans le Val-d’Oise

Le père de famille est accusé de violences et d’actes de barbarie sur ses trois enfants, âgés de 9 à 14 ans au moment des faits, et sur son épouse. Les faits se sont produits entre 2016 et 2020 à Bouffémont, dans l’un des appartements de la résidence des Hauts-Champs. En plus de les rouer régulièrement de coups, le Marocain se plaisait à enduire le corps de ses deux garçons, de sa fille aînée ainsi que celui de leur mère de ses excréments, rapporte Le Parisien.

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Lors de l’audience du mardi, deuxième jour de son procès, la psychologue entendue à la barre a décrit un homme au discours « aseptisé », présentant « beaucoup de préjugés culturels, notamment au sujet de la femme » et une « incapacité à se remettre en question ». L’experte a également évoqué l’hypothèse « d’une personnalité pathologique de type paranoïaque avec des aménagements pervers. Quelqu’un qui a peu d’empathie, une hypertrophie du moi. Il a une image de lui très positive avec un besoin de rabaisser l’autre. »

La psychologue a noté par ailleurs une banalisation de la violence de la part de Saïd qui justifie ses actes par « la qualité de son éducation ». « Je n’ai pas voulu faire de mal à mes enfants. C’est juste pour les élever », lui a-t-il confié lors de leurs échanges. Elle voit le mis en cause comme un père « incapable d’identifier une douleur morale chez ses enfants », un « sadique » qui « qui prend plaisir à dominer, à faire du mal. Une jouissance à voir l’autre souffrir. »

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« Tout au long de l’entretien, il n’a manifesté aucune émotion », fait en outre observer l’experte à la barre. Né d’un père maçon au Maroc, Saïd A. a reçu de ce dernier une éducation très stricte, au point où à l’âge de l’adolescence, il était renfermé et peu sociable, selon les dires d’un ami. Il apprend le métier de menuisier, mais devient plus tard fermier dans un élevage laitier. Après s’être marié en 2004, il débarque en France l’année suivante, et travaille comme maçon à l’image de son père.

Son ex-femme, âgée de 38 ans, est accusée de ne pas avoir dénoncé les faits. « Je crois qu’elle est dans un état de passivité, de très grande dépendance affective, qui peut justifier le besoin de rester dans une stabilité. Je ne suis pas sûre qu’elle puisse se dire que sa parole comptait, à l’époque. Il y avait une focalisation sur sa souffrance à elle. Peut-être que les enfants comptaient alors beaucoup moins. » Les enfants doivent être entendus ce vendredi.