Les enquêteurs concentrent leurs efforts sur les villes de Casablanca et de Tanger, où des responsables d’agences bancaires les ont alertés de flux financiers importants sur des comptes courants d’associés appartenant à plusieurs sociétés. Ces entreprises seraient impliquées dans l’achat de projets immobiliers en difficulté, frappés de saisies conservatoires par des banques en raison de prêts immobiliers impayés contractés par leurs anciens propriétaires, rapporte Hespress.
Ces mouvements bancaires de dépôts et de retraits, via des chèques et de traites à payer, ont éveillé les soupçons des responsables des agences bancaires en raison du volume d’activité commerciale anormalement élevé de ces sociétés créées il y a peine deux ans. Les contrôleurs de l’ANRF ont découvert au cours de leurs investigations que de petits projets immobiliers situés en périphérie des villes, à proximité de quartiers populaires bien identifiés, étaient particulièrement ciblés.
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Les enquêteurs ont réussi à identifier les gérants de ces entreprises, découvrant que la plupart d’entre eux n’avaient jamais créé de société ni exercé d’activité commerciale. Pour éviter tout contact avec les banques, ces derniers ont procédé à l’acquisition des biens immobiliers après leur « assainissement » complet, c’est-à-dire après la levée des saisies et des hypothèques bancaires, dans le cadre d’accords de garantie et de cession établis devant notaire, précise-t-on.
Les contrôleurs de l’ANRF s’activent, en coordination avec les banques concernées, pour retracer la circulation des fonds et révéler d’éventuelles connexions entre les personnes impliquées dans ces opérations d’achat, réalisées à des prix supérieurs à ceux en vigueur sur le marché.