
Violences sur sa compagne marocaine : un ingénieur du Havre condamné
Le tribunal judiciaire du Havre a condamné à 24 mois de prison un homme de 37 ans, accusé de violences conjugales sur sa compagne d’origine marocaine.
Un Marocain sur 4 approuve la violence contre les femmes. C’est ce que révèle une étude récente du réseau « Afrobarometer » qui souligne que les interprétations sélectives des textes religieux et coutumiers, ainsi que la diffusion de « discours masculiniste extrémiste » sur les réseaux sociaux justifient cette violence et favorisent sa banalisation.
Selon cette étude menée entre 2016 et 2023 auprès d’un échantillon de plus de 99 000 personnes réparties dans 39 pays africains, 24 % des Marocains sont d’accord avec le fait de frapper sa femme. Pour 72 % des sondés en général, frapper son épouse « n’est jamais justifié », tandis que 19 % estiment que cela peut être justifié dans certains cas. 9 % pensent que cette violence est toujours justifiée. Au niveau africain, 67 % des Gabonais approuvent ce comportement, soit le taux le plus élevé, contre 3 % pour les Cap-verdiens, soit le taux le plus bas.
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Selon Khalid Touzani, professeur universitaire, plusieurs facteurs expliquent le taux de 24 % des Marocains approuvant cette violence contre la femme. Le premier concerne « l’héritage social et culturel ». « Certains rapports du Haut-commissariat au plan montrent que la violence basée sur le genre est liée à une structure mentale percevant la femme comme une partie secondaire dans la prise de décision familiale, ce qui révèle qu’une partie de la société marocaine croit encore en une vision traditionnelle des rôles attribuant à l’homme une tutelle sur la femme », développe-t-il.
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Dans une déclaration à Hespress, il a alerté contre « la mauvaise compréhension religieuse par certains citoyens de certains textes religieux (comme le verset “wa-idribouhounna”), sans les replacer dans leur contexte législatif », ainsi que l’influence des réseaux sociaux utilisés par des courants idéologiques pour « diffuser un discours masculiniste extrémiste, se drapant du manteau de la défense des valeurs ». L’expert a en outre appelé à une mutualisation des efforts pour lutter contre les discours extrémistes et sensibiliser et aider les femmes à atteindre l’indépendance financière.
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« Ce taux reflète la banalisation de la violence contre l’épouse chez certains maris ; ceux-ci la perçoivent comme une chose normale au sein de la famille, un moyen d’imposer le contrôle sur le partenaire », indique pour sa part Mohamed Habib, chercheur en psychologie et en questions familiales, précisant que ce taux « s’explique aussi par l’existence de certaines épouses qui acceptent cette situation à cause d’un manque de confiance en soi, du syndrome de Stockholm ou de l’attachement à l’agresseur » qui peut souffrir de troubles psychologiques en raison d’une « fragilité économique et sociale »,
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