Une étude sur la préférence des jeunes marocains en matière de couple

19 décembre 2019 - 19h30 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Une étude réalisée par Oxfam et Rabat Social Studies Institute a permis de savoir la préférence des jeunes marocains en matière de couple. Cette étude porte sur le thème : "Les violences faites aux femmes au Maroc : entre patriarcat et limites institutionnelles" et a pris en compte des Marocains âgés de 18 à 35 ans, célibataires, en couple ou divorcés.

En dépit de toutes les avancées juridiques qui consolident les droits des femmes reconnus au Maroc, la perception du couple par les jeunes marocains tient compte de plusieurs pesanteurs sociales et poids culturels. Malgré l’adoption d’un code de la famille en 2004, l’égalité et la parité hommes-femmes consacrées par la constitution de 2011, et la loi relative à la lutte contre les violences faites aux femmes adoptée en 2018, les discriminations à l’égard des femmes persistent dans le pays, rapporte Le360.

En 2009, une étude du Haut commissariat au Plan (HCP) a pris en compte une population de 9,5 millions de femmes âgées entre 18 et 64 ans. 63% de cet échantillon ont affirmé avoir été au moins une fois victime d’actes de violence. Oxfam et Rabat Social Studies Institute ont également mené des recherches, en concertation avec la société civile et des chercheurs. En l’occurrence, ils ont mené une enquête qualitative auprès de jeunes femmes et hommes âgés entre 18 et 35 ans, acteurs ou ayant subi ou non des formes variées de violence.

Une autre enquête, quantitative, réalisée auprès de 1014 jeunes âgés entre 18 et 35 ans dont 50% de femmes vivant dans les milieux urbains, notamment dans les villes de Rabat, Casablanca, Oujda, Larache et Agadir, a prouvé que la "domination masculine est largement acceptée au sein du couple par les jeunes interrogés". D’après l’étude, ce fait est justifié par des "croyances fortement enracinées dans une culture patriarcale".

Par ailleurs, avance la même source, cette étude examine le degré de tolérance des jeunes face à l’attitude d’un homme qui interdit à sa femme de s’habiller comme elle le souhaite. Un exemple typique au sujet du contrôle vestimentaire a été soumis à ces jeunes interrogés : "Karim a obligé sa femme Naïma, habillée en jean et en T-Shirt, à changer ses habits avant de sortir ensemble pour boire un café".

Les résultats obtenus des avis des uns et des autres attestent que 78% des enquêtés approuvent l’attitude du mari et que 22% sont contre. En clair, "les valeurs de l’ordre patriarcal continuent d’influer sur les perceptions de la relation conjugale entre les jeunes couples", révèle l’enquête avant de conclure que "les femmes ont elles-mêmes intériorisé ces rôles et tolèrent ce rapport d’autorité".

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Enquête - Femme marocaine - Violences conjugales

Aller plus loin

Le HCP révèle des chiffres étonnants sur le mariage au Maroc

Entre 2004 et 2018, l’écart d’âge moyen entre les époux au Maroc est passé de 7,2 ans à 7,9 ans, indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans une note intitulée « la femme et...

Au Maroc, la vie sexuelle commence à un âge précoce

La plupart des jeunes marocains ont eu leur premier rapport sexuel entre 15 et 22 ans. C’est ce que révèle une étude réalisée par l’Association marocaine de la planification...

« La jeunesse marocaine est engagée dans une sorte d’éducation sexuelle néfaste »

La jeunesse marocaine est engagée dans une sorte d’éducation sexuelle néfaste et une représentation des relations dans les films sexuels imparfaite. C’est ce que révèle une...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.

Blanchiment d’argent : la justice marocaine frappe fort

Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans sa lutte contre le blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du septième rapport annuel de la présidence du ministère public, publié le 6 mars 2024. Ce document officiel montre une évolution positive...

Roi Mohammed VI : appel à gracier les détenus politiques pour la Fête du Trône

Le bureau exécutif du Centre Adala pour les droits humains demande « une grâce royale générale en faveur des détenus politiques au Maroc » à l’occasion de la Fête du Trône, prévue le 30 juillet.

Les Marocaines paieront aussi la pension alimentaire à leurs ex-maris

Au Maroc, les femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint pourraient avoir à verser une pension alimentaire (Nafaqa) à ce dernier en cas de divorce, a récemment affirmé Abdellatif Ouahbi, le ministre de la Justice.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Cosmétiques contrefaits : une bombe à retardement pour les Marocaines

Nadia Radouane, spécialiste en dermatologie et esthétique, alerte les Marocaines sur les risques liés à l’utilisation des produits cosmétiques contrefaits.

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.

Une jeune Marocaine "lynchée" après avoir épousé un homme du Golfe

Le mariage d’une jeune femme marocaine avec un homme originaire du Golfe déclenche de vives critiques sur les réseaux sociaux. Des experts dénoncent une société encore profondément intolérante face aux unions mixtes.

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...