Le rapport de cette étude intitulée « Towards sexual education : Moroccan youth’s perception between globality and islam » indique que les perceptions des jeunes marocains sur la sexualité sont façonnées à travers les discours d’immoralité au sein de la culture marocaine et les formes culturelles introduites par les médias et internet.
L’auteur de cette publication, Rachid Benharrousse, est chercheur au Centre d’études culturelles marocaines de l’Université de Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès. Il soutient que « la mondialisation façonne l’éducation sexuelle, en ce sens que la perception positive de l’éducation sexuelle est due à la globalité, puisque le jeune s’identifie à la culture occidentale dont il est témoin sur les médias et sur Internet, et cela conduit à une envie de vivre des relations sexuelles en dehors du mariage ».
Il s’avère donc indispensable le rôle que doivent jouer les écoles en matière d’éducation sexuelle. Seul frein : « ni les jeunes ni les éducateurs ne sont à l’aise pour discuter des problèmes sexuels ». En conséquence, « la sexualité des adolescents est donc enchevêtrée dans l’ambiguïté et l’indécidabilité ».
En tout, 72 jeunes Marocains âgés de plus de 18 ans ont été interrogés dans le cadre de cette recherche publiée dans Journal of Contemporary Studies of the Global South. La grande majorité semble comprendre ce que signifie l’éducation sexuelle et comment elle affecterait leur vie. 86,5 % d’entre eux ont affirmé qu’avoir un cours d’éducation sexuelle leur serait bénéfique contre 9 % ayant estimé que l’éducation sexuelle est un « parasite culturel susceptible de détruire la culture locale marocaine ».
Les jeunes ont été également interrogés sur les liens entre l’éducation sexuelle et la religion. 55 % des répondants affirment que la religion n’est pas contre l’éducation sexuelle. « Grâce à l’enquête, l’Islam n’est pas la base du problème mais plutôt les interprétations politiques faites, puisque la majorité des participants sont en faveur de l’inclusion de l’éducation sexuelle […] », relève le chercheur, déplorant que les dirigeants et jeunes « semblent avoir des compréhensions et des points de vue opposés », se félicite le chercheur.