Impliqués dans des transactions suspectes réalisées dans des points commerciaux agréés, principalement à Casablanca, Rabat et Tanger, des hommes d’affaires et de certains élus, anciens et actuels, ainsi que des membres de leurs familles et des proches sont dans le viseur des contrôleurs de l’Office des changes.
Tout est parti de manquements constatés dans certains points agréés principalement à Casablanca, Rabat et Tanger. Deux hommes d’affaires et un président de commune de la périphérie de Casablanca sont impliqués dans d’importantes opérations de collecte de devises, en particulier de l’euro, via des transactions effectuées dans des points agréés et, dans une moindre mesure, sur le marché parallèle, rapportent des sources à Hespress. Ces constats ont poussé les contrôleurs à coordonner leurs missions d’audit auprès de sociétés et bureaux de change manuel avec les services de la Cour des comptes en exploitant ses bases de données relatives aux déclarations de patrimoine.
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Les auditeurs ont vérifié les documents et pièces comptables des quatre dernières années afin de déterminer si les sociétés concernées ont bien respecté leurs obligations : identification des clients, collecte d’informations détaillées sur l’origine des fonds et justification des opérations réalisées. Ils cherchent surtout à s’assurer du respect par les bureaux de change de l’interdiction d’exécuter une transaction en l’absence de vérification d’identité, ou lorsque les données fournies apparaissent inexactes. Ainsi, les contrôleurs ont pu détecter des cas où des responsables ont omis de signaler des opérations suspectes, comme la loi les y oblige, auprès de l’Unité nationale de traitement du renseignement financier, font savoir les mêmes sources, précisant que ces défaillances concernent notamment des dossiers liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.
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Les inspecteurs de l’Office des changes ont réclamé à des responsables des sociétés visées qu’ils leur fournissent les rapports de suivi d’activité prévus par la réglementation. Ils ont également exigé de certaines sociétés de change des documents relatifs à des opérations remontant jusqu’à huit ans. Ces exigences incluent la capacité de reconstituer les opérations à tout moment et de transmettre aux autorités compétentes les informations requises dans les délais impartis…
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Pour rappel, 353 missions d’investigation ont été menées en seule année par les services de contrôle de l’Office des changes. Parallèlement, 246 missions ont été réalisées auprès d’entreprises relevant de secteurs variés tels que commerce et industrie, agroalimentaire, textile, services, technologies de l’information et de la communication, etc.