Maroc : l’Office des changes remonte un vaste réseau de fraude

8 juin 2025 - 21h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Suite aux signalements contenant des informations précises sur l’exploitation de prétendus « investisseurs » étrangers par des membres d’un réseau, les éléments de contrôle relevant de l’Office des changes enquêtent sur les activités de sociétés – enregistrées au nom d’étrangers au Maroc, dont la majorité détient la nationalité française ou turque – impliquées dans le transfert illicite de fonds entre Tanger, Casablanca et El Jadida, principalement spécialisées dans l’import-export, le textile et l’habillement.

Les recherches s’avèrent fructueuses. Les sociétés et leurs gérants étrangers ont été identifiés grâce à une collaboration entre les inspecteurs de l’Office des Changes et les services compétents de l’Administration des douanes et impôts indirects et de la Direction générale des impôts, rapportent des sources à Hespress, précisant que le réseau a transféré des montants considérables au cours des trois dernières années. Auparavant, il veillait à régulariser la situation juridique des sociétés utilisées dans ses activités, en s’acquittant des arriérés de droits de douane et des obligations fiscales dans les délais légaux.

À lire :Maroc : des millions détournés à l’étranger par des entreprises

Les inspecteurs de l’Office des changes ont, dans un premier temps, consacré une partie de leurs recherches à l’inventaire des opérations commerciales effectuées par les « sociétés étrangères » soupçonnées d’avoir été utilisées pour transférer des fonds, avant de s’arrêter sur des données relatives au transfert de montants importants issus des bénéfices des opérations d’exportation, au lieu de les rapatrier au Maroc, vers des comptes bancaires dans des paradis fiscaux à l’étranger, font savoir les mêmes sources.

À lire :Maroc : l’Office des changes traque les fraudeurs

D’autres irrégularités ont été également découvertes : certaines sociétés sont impliquées dans le gonflement des factures d’importation, en collusion avec des exportateurs d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Sud, afin d’augmenter les montants des financements d’importations autorisés à être transférés sur les comptes des entités exportatrices à l’étranger, y compris les avances à l’importation plafonnées à 30 %, et de dissimuler la différence sur des comptes à l’étranger.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Enquête - Fraude - France - Turquie - Importations - Exportations - Investissement

Aller plus loin

Maroc : l’Office des changes fait la chasse aux fraudeurs

L’Office des changes veut sévir contre les fraudeurs en matière de déclaration de devises. Tout contrevenant s’expose à de fortes amendes et des peines de prison allant de 3...

Maroc : L’Office des changes traque des filiales de sociétés étrangères

Les services de contrôle de l’Office des changes ont enquêté sur des transferts financiers suspects effectués par des filiales de sociétés étrangères, notamment européennes et...

Maroc : l’Office des changes enquête sur une vaste fraude à l’importation

L’Office des changes examine en détail les documents d’importation de dizaines d’opérateurs marocains, afin de vérifier la conformité des pratiques commerciales et d’identifier...

Maroc : l’Office des changes traque les fraudeurs

L’Office des changes passe au peigne fin les documents de certains investisseurs marocains dans les pays du Golfe et en Afrique. Ceux-ci ont effectué des transferts financiers...

Ces articles devraient vous intéresser :

Pastèques marocaines : une dégringolade des exportations vers l’Europe

Les exportations marocaines de pastèque ont enregistré une baisse inquiétante au premier semestre de l’année 2024 en raison de la faible demande des pays européens. Une situation qui affecte les exportateurs, déjà confrontés à la réduction de la...

Maroc : les prix des fruits et légumes atteignent des sommets

Au Maroc, les prix des fruits et légumes continuent d’augmenter et de peser sur le budget mensuel des Marocains en raison notamment des exportations.

Achat de véhicules de luxe : le fisc marocain traque les fraudeurs

La Direction générale des impôts (DGI) traque les fraudeurs opérant dans des garages spécialisés dans la vente de voitures de luxe dans les régions de Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.

Une vaste fraude aux factures découverte au Maroc

Suite à la détection de factures falsifiées au moyen de cachets d’auto-entrepreneurs, les services de contrôle relevant de la Direction générale des impôts (DGI) ont lancé une vaste opération de vérification.

MRE : des milliards qui boostent les banques, mais pas l’économie

Malgré leur hausse continue, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne contribuent pas à la croissance économique du Maroc, révèle un récent rapport gouvernemental, notant que la part de ces fonds dédiée à l’investissement reste...

Le Maroc face à une pénurie de main-d’œuvre

C’est un constat pour le moins inattendu qu’a livré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devant la Chambre des conseillers : malgré une dynamique économique positive et des chantiers qui essaiment à travers le pays, le Maroc peinerait à trouver de...

Immobilier au Maroc : le marché paralysé

Au Maroc, le secteur de l’immobilier sombre dans un immobilisme paralysant. Et, les défis à relever sont nombreux.

Investissements des MRE : l’État serre la vis et sanctionne

Suite à une multiplication des plaintes signalant des obstacles d’ordre administratif et judiciaire, le ministère de l’Intérieur a instruit les walis et les gouverneurs de plusieurs préfectures et provinces, à l’effet de résoudre des dossiers relatifs...

Mohammed VI : un discours centré sur les MRE

Dans son discours à l’occasion du 49ᵉ anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a annoncé une réforme dans le mode de gestion des affaires des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ceci, en vue de mieux répondre aux besoins de cette communauté.

Maroc : une croissance paradoxale entre exportations et importations d’avocats

Alors que le Maroc produit de plus en plus d’avocat, devenant l’un des principaux fournisseurs en Europe, la part des importations continuent de croître.