Affaire Brahim Ghali : le parti de l’Istiqlal dévoile sa position dans une lettre au parti populaire espagnol

10 mai 2021 - 20h00 - Espagne - Ecrit par : J.D

Parallèlement aux différentes déclarations diplomatiques, le parti de l’Istiqlal a vivement critiqué auprès du parti populaire espagnol, la décision de l’Espagne d’accueillir le chef des séparatistes, Brahim Ghali. Dans une missive adressée à Pablo Casado, la formation politique marocaine a fustigé cette posture des autorités espagnoles qu’elle juge «  hostile et inamicale  » envers le Maroc.

« Nous considérons, au Parti de l’Istiqlal, que la décision du gouvernement espagnol d’accueillir le chef du Polisario, […] entache sérieusement la sérénité de la convergence partenariale que nos deux pays savent tenir en haute estime lorsqu’il le faut », a indiqué en substance le Secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, dans un courrier adressé au président du Parti populaire espagnol, Pablo Casado.

Pour l’Istiqlal, cette décision des autorités espagnoles a été très mal perçue par tout le peuple marocain en ce sens qu’elle est «  inexplicable et injustifiée  » qu’un pays voisin, qui plus est l’Espagne, intimement lié par l’histoire, puisse se lancer dans une telle manœuvre au mépris de toutes considérations historique, économique, sécuritaire, humanitaire et géopolitique.

« Je peine à le dire, mais cette décision a été vécue par ma famille politique comme un coup de poignard dans le dos, tant elle est inacceptable, inopportune et inamicale », s’est indigné le Secrétaire général, Nizar Baraka relevant également que ce geste est de nature à hypothéquer l’avenir des deux pays au vu du contexte particulier qui prévaut dans la région.

Mieux encore, le courrier souligne l’incompréhension du parti et de ses militants ou même de tout le royaume que l’Espagne accepte d’offrir l’hospitalité à Brahim Ghali qui a «  déclaré la guerre au Maroc et viole depuis novembre 2020, l’accord de cessez-le-feu signé en 1991  ».

Par ailleurs, le parti de l’Istaqlal a félicité la formation politique espagnole qui était en première ligne pour condamner la présence du chef de la rébellion sur le territoire et interpeler le gouvernement afin qu’il actionne les mandats d’arrêt contre le chef rebelle poursuivi pour de nombreuses violations de droits de l’homme.

« La famille politique que vous dirigez a fait preuve d’une amitié réitérée à l’endroit du Maroc, mais également démontré une cohérence politique et une empathie fraternelle qui malheureusement a drastiquement fait défaut à d’autres courants de la scène politique espagnole », a signifié Nizar Baraka à Pablo Casado.

Hospitalisé en Espagne pour un cancer et une infection au Covid, le chef du Polisario fait cependant objet de plusieurs poursuites dans ce pays pour notamment, des crimes contre l’humanité, tortures, viols, terrorisme et séquestrations.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Diplomatie - Polisario - Partis politiques - Sahara Marocain - Istiqlal - Nizar Baraka - Autonomie Sahara - Brahim Ghali

Aller plus loin

Le Maroc hausse le ton face à l’Espagne

Les tensions entre le Maroc et l’Espagne au sujet de l’hospitalisation de Brahim Ghali, chef du Polisario dans un hôpital de Logroño, non loin de Saragosse sous un nom d’emprunt...

Le PP exige des explications sur «  l’entrée illégale  » de Brahim Ghali en Espagne

Après les incessantes demandes d’explications du Maroc sur l’accueil en Espagne de Brahim Ghali, chef des séparatistes du Polisario, c’est le tour du Parti populaire (PP,...

Le Maroc se venge-t-il de l’Espagne ?

Entre samedi et dimanche, environ 70 Marocains ont réussi à nager jusqu’à Ceuta, dont près de 30 personnes pour la seule demie-journée du dimanche. Certains estiment que les...

Affaire Brahim Ghali : Akhannouch invite l’Espagne au respect des relations de coopération avec le Maroc

La tension ne faiblit pas entre le Maroc et l’Espagne suite à l’accueil de Brahim Ghali, chef du front Polisario. La dernière réaction est celle du président du Rassemblement...

Ces articles devraient vous intéresser :

Sahara : voici la lettre envoyée par Emmanuel Macron au roi du Maroc

Dans une lettre envoyée au roi Mohammed VI et divulguée le mardi 30 juillet 2024, le président français Emmanuel Macron a reconnu la marocanité du Sahara.

Quatre membres du Polisario tués par un drone marocain

Quatre personnes auraient été tuées ces derniers jours par des drones marocains au Sahara, selon des médias proches du Polisario.

Un phénomène météorologique rare touche le Sahara marocain

La Direction générale de la météorologie (DGM) s’explique sur un phénomène naturel rarissime qui touche les régions désertiques et sahariennes du Maroc.

Maroc : EasyJet dans la tourmente

La compagnie aérienne britannique EasyJet se retrouve au cœur d’une polémique après avoir diffusé une carte du Maroc amputée de son Sahara.

Quand un dahir menaçait directement le trône de Hassan II

M’hamed El Khalifa, ancien ministre et dirigeant istiqlalien, a révélé que le dahir connu sous le nom de « tout ce qui peut porter atteinte » aurait pu conduire le roi Hassan II à sa perte, soulignant que les Marocains ont énormément souffert des...

Smara : « Ces attaques ne resteront pas impunies », prévient le Maroc

Omar Hilale, représentant permanent du Maroc aux Nations unies a réagi à l’attaque que le Polisario a affirmé avoir mené dans la nuit du samedi à dimanche dans la ville d’Es-Semara et qui a fait un mort et trois blessés dont deux sont dans un état grave.

Des joueurs marocains « pris en otage » en Algérie

Alors qu’ils sont arrivés en Algérie dans le cadre du match aller des demi-finales de la Coupe de la Confédération de la CAF, les joueurs et le staff de la Renaissance sportive de Berkane ont été « pris en otage » en raison du maillot contenant une...

Autoroutes marocaines : Vers l’augmentation du péage ? Nizar Baraka répond

Face à la polémique grandissante sur les réseaux sociaux, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a pris la parole à la Chambre des représentants pour réagir à la présumée hausse des prix des tarifs du péage.

Le Maroc envisage des coupures d’eau

Face au grave déficit hydrique provoqué par six années de sécheresse, le Maroc met en œuvre des mesures strictes, dont une rationalisation draconienne de l’utilisation de l’eau.

Maroc : de nouvelles autoroutes avant 2030

Le réseau routier marocain compte actuellement 1 800 km d’autoroutes et 2 177 km de voies rapides, et plusieurs projets visent à étendre davantage ces infrastructures.