Le chef des séparatistes devra pouvoir « être localisé à un domicile et joignable sur un numéro de téléphone ». Telle est la décision prise par le juge d’instruction Santiago Pedraz Gomez. Aussi, a-t-il rejeté, pour la deuxième fois, les mesures conservatoires demandées par l’accusation, à savoir, le retrait du passeport du patron du Polisario, son placement en détention provisoire, etc.
Dans une déclaration à la presse, l’avocat de Brahim Ghali, Manuel Ollé a annoncé qu’il allait déposer une requête pour le rejet de l’ensemble des « plaintes infondées » contre le chef des séparatistes. Celui-ci est visé par plusieurs plaintes. Une plainte déposée par El Fadel Breika, un dissident du front naturalisé espagnol pour « enlèvement, détention arbitraire et torture » dans les prisons de Tindouf ; une déposée par l’ASADEH et une autre déposée par l’association canarienne des victimes de terrorisme pour « génocide, tortures, séquestrations, viol, enlèvements, disparitions ».
Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska a réagi tôt ce mardi à l’audition du « président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ». Il est important de « respecter la décision du juge qui enquête sur l’affaire Brahim Ghali », a-t-il dit, appelant à « laisser la diplomatie travailler sereinement pour résoudre la crise ouverte avec le Maroc ».
L’admission d’urgence du leader du mouvement indépendantiste dans un hôpital de Logroño le 18 avril a provoqué de nouvelles tensions entre l’Espagne et le Maroc. Des tensions qui sont restées fortes suite à l’arrivée massive de 8000 migrants – dont 2000 mineurs – à Ceuta. Le Maroc maintient la pression sur l’Espagne pour que Brahim Ghali réponde de ses actes devant la justice espagnole. Madrid lie la crise bilatérale à la question migratoire.