Vers un allègement des mesures restrictives au Maroc ?

24 janvier 2022 - 06h20 - Maroc - Ecrit par : G.A

À l’instar de nombreux pays dans le monde, le Maroc pourrait alléger les mesures restrictives mises en place afin de lutter contre la propagation du coronavirus. Avec l’apparition du variant Omicron, le Maroc est passé à 8 500 cas par jour, selon le professeur spécialiste en réanimation et membre du Comité scientifique et technique, Saïd Moutaouakil. Il a indiqué que tous les indicateurs penchent pour un allègement des mesures restrictives.

Dans une interview accordée à SNRTnews, Saïd Moutaouakil a déclaré que la vague de contamination enregistrée par le Maroc est à son pic, dans la mesure où « l’indice de positivité des tests journaliers se stabilise au niveau national entre 22 et 25 %. Il n’augmente plus surtout au niveau des deux grandes régions de Casablanca – Settat et Rabat – Salé – Kénitra qui concentrent les deux tiers des cas ». Mais l’indice est resté très élevé au dans les régions de Fès-Meknès, Marrakech-Safi, ainsi que dans les régions de l’Oriental et du Nord.

À lire : Covid-19 au Maroc : le pic des contaminations atteint fin janvier

En ce qui concerne le taux d’occupation des services de réanimation, il est de 10 % au niveau national, « mais il existe une tension réelle au niveau des services de réanimation dans les grandes villes, notamment à Casablanca où ce taux dépasse les 90 % ».

Le nombre de décès journalier connait une certaine augmentation, mais reste tout de même en dessous de la moyenne enregistrée auparavant. « Ce constat est relevé aussi au niveau mondial où la maladie est de plus en plus transmissible, mais perd en gravité avec le temps. C’est ce qui a poussé plusieurs pays à alléger les mesures restrictives et la reprise d’une vie presque normale. Le Maroc ne va pas déroger à cette règle », a confié Said Moutaouakil.

À lire : Covid-19 : la vaccination perd en efficacité selon une étude marocaine

Avec ces données, le spécialiste fait savoir que le Covid-19 a perdu son statut de « pandémie » pour devenir endémique. Il a donné l’exemple d’une étude publiée par le CDC d’Atlanta aux États-Unis, dont les statistiques concordent avec celles enregistrées au Maroc. Il y a moins de signes cliniques, moins d’hospitalisations en réanimation, et la mortalité est de plus en réduite. « Le virus et ses variants vont rester parmi nous sur un mode saisonnier comme la grippe. Cela impose un changement radical des paradigmes de la stratégie pour lutter contre la maladie. Nous nous attendons à une fin du caractère pandémique de la maladie durant la fin de la période printanière », a-t-il indiqué.

Toutefois, certains comportements doivent être adoptés pour ne pas se retrouver au cœur d’une vague de contamination. Il s’agit entre autres de « la veille sanitaire et épidémiologique, le respect individuel des mesures barrières, le traitement des patients contaminants, le renforcement de la médecine communautaire, la promotion de la vie saine : contrôle des maladies chroniques, lutte contre les facteurs de risque, lutte contre l’obésité et la pratique collective du sport ».

Malgré les nombreuses conséquences engendrées par le Covid-19, Saïd Moutaouakil souligne que cette crise sanitaire eu le mérite de permettre au Maroc de revoir « l’importance d’une véritable solidarité nationale, l’anticipation face à la crise, une très bonne gouvernance politique sur le plan national et régional, le rôle stratégique de l’État dans les grandes crises sanitaires et l’importance stratégique du système de santé et l’enseignement ».

À lire : Coronavirus : le Maroc 20ᵉ pays le plus avancé dans la vaccination au monde

De plus, la crise a montré les limites du système sanitaire qui, malgré ses exploits, doit procéder à des changements qualitatifs pour le bonheur des citoyens. « Notre système de santé malgré ses limites a montré beaucoup de résilience, mais il doit être complètement revu dans toutes ses composantes pour prodiguer des soins de qualité de façon équitable en respectant la dignité humaine et regagner la confiance des populations ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Ministère de la Santé - Coronavirus au Maroc (Covid-19) - Vaccin anti-Covid-19

Aller plus loin

Le Maroc autorise la mise sur le marché de la pilule anti-Covid  Molnupiravir 

Les personnes atteintes du Covid-19, hospitalisées dans les hôpitaux et les centres hospitaliers, pourront, bientôt, bénéficier gratuitement du médicament anti-Covid,...

Covid-19 au Maroc : le pic des contaminations atteint fin janvier

La lutte contre la propagation du Covid-19 a permis au Maroc d’augmenter ses capacités en matière d’infrastructures médicales, a affirmé le ministre marocain de la santé Khalid...

Covid-19 au Maroc : vers un nouvel allègement des mesures préventives ?

En raison de l’amélioration sensible de la situation épidémiologique et de la fin de la vague Omicron au Maroc, les autorités envisagent de procéder à un nouvel allègement des...

Les Marocains parmi les premiers au monde à bénéficier de la pilule anti-Covid

Le Maroc est l’un des premiers pays au monde à intégrer la pilule anti-Covid, Molnupiravir, dans son protocole de traitement du Covid-19, a déclaré, Bouchra Meddah, directrice...

Ces articles devraient vous intéresser :

La FRMF au chevet de Brahim Dìaz

L’attaquant hispano-marocain du Real Madrid Brahim Diaz souffre d’une blessure musculaire dans le grand adducteur de la jambe droite. Préoccupée, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a assigné une mission au médecin des Lions de l’Atlas.

Maroc : vastes opérations de libération du domaine public

Le Maroc intensifie les opérations de libération du domaine public. De nouvelles campagnes ont été lancées dans certaines régions du royaume.

Le Maroc contraint de recruter des médecins étrangers

Face au manque structurel de médecins et d’infirmiers, le gouvernement marocain a dû adopter une stratégie globale : ouverture aux praticiens étrangers, plus de formations, nouvelles primes et réforme statutaire.

Hatim Ammor : une opération qui inquiète ses fans

L’artiste marocain Hatim Ammor a informé ses abonnés sur Instagram qu’il se prépare à subir une intervention chirurgicale.

Phosphate et cadmium : le Maroc répond aux accusations de M6

Les accusations selon lesquelles les engrais phosphatés marocains sont « naturellement très chargés en cadmium » s’avèrent fausses.

Le thon consommé par les Marocains dangereux pour la santé ?

Hanane Atarguine, députée du Parti de l’Authenticité et de la Modernité, interpelle le gouvernement marocain sur la présence de mercure dans les conserves de thon. S’appuyant sur des rapports internationaux d’organisations sanitaires, elle alerte sur...

Couhaib Driouech éloigné des terrains plusieurs mois

L’attaquant du PSV Eindhoven, Couhaib Driouech, a été victime d’une grave blessure à la cheville lors d’un entraînement cette semaine. Cette blessure l’éloignera des terrains pour plusieurs mois, un coup dur pour le jeune joueur et pour le club.

MRE : est-il interdit d’introduire des médicaments au Maroc ?

La question de l’importation de médicaments personnels se pose fréquemment pour les voyageurs se rendant au Maroc. L’Administration des Douanes marocaine a prévu un dispositif de franchise de droits de douane pour les médicaments à usage personnel....

Lissage brésilien : alerte sanitaire en France, le Maroc également concerné

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment émis une alerte concernant l’utilisation de produits de « lissage brésilien » contenant de l’acide glyoxylique, un ingrédient cosmétique...

Maroc : la hausse des cas d’intoxications alimentaires inquiète

Au Maroc, la recrudescence des cas d’intoxication alimentaire dans les plusieurs villes inquiète les associations de défense des droits des consommateurs qui appellent à renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration...