Le choc alimentaire mondial pourrait produire un impact négatif sur le Maroc

4 juin 2022 - 21h40 - Economie - Ecrit par : S.A

Le choc alimentaire mondial risque de provoquer des troubles sociaux et de peser sur les notations souveraines au Maroc et dans d’autres pays africains, au Moyen-Orient et en Asie centrale. C’est ce que révèle un rapport de l’agence de notation Standard & Poor’s (S& P).

Standard & Poor’s a publié mercredi 1ᵉʳ juin un rapport pour le moins inquiétant intitulé « le choc alimentaire mondial durera des années, pas des mois » (The Global food shock will last years, not months ». « Les pays à revenu faible et moyen inférieur d’Asie centrale, du Moyen-Orient, d’Afrique et du Caucase seront particulièrement touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires et les pénuries d’approvisionnement, dans le sillage de la guerre entre la Russie et l’Ukraine », souligne le rapport, notant que la flambée des prix des denrées alimentaires pourrait peser sur la stabilité sociale d’un grand nombre de pays à travers le monde.

À lire : La BAD compte sur le Maroc pour éviter une crise alimentaire en Afrique

Partant du fait que bon nombre de ces pays ont une capacité limitée à remplacer les importations par des produits de substitution, Standard & Poor’s affirme que l’ajustement aux chocs de prix entraînerait une baisse des disponibilités alimentaires. Par conséquent, le risque de troubles sociaux augmenterait, prévient l’agence de notation. « Nous pensons que le choc de l’offre alimentaire aura des implications négatives pour les pays pauvres et émergents, affectant la croissance du PIB, les performances budgétaires et la stabilité sociale », a déclaré Samuel Tilleray, analyste de crédit chez S&P Global ratings.

À lire : Fitch confirme la notation "BB+" du Maroc avec des perspectives stables

Les États arabes tels que le Maroc, le Liban et l’Égypte sont « sensibles aux perturbations », en raison de leur forte dépendance à l’Ukraine pour leur approvisionnement en denrées alimentaires, indique le rapport. L’agence de notation révèle par ailleurs que le choc alimentaire mondial risque de peser sur les notations souveraines et les obligations d’État dans plusieurs pays. « Bien que nombre d’obligations d’État les plus exposées à ce risque aient déjà des notes de crédit très basses, les retombées économiques et politiques du choc alimentaire pourraient contribuer à la dégradation des notes », a affirmé Samuel Tilleray.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Standard & Poor’s - Alimentation - Afrique

Aller plus loin

Plus d’un tiers des Marocains souffrent d’insécurité alimentaire (Rapport)

Avant le manque d’argent, 36 % des Marocains souffrent de manque de nourriture et 62 % craignent d’en manquer, selon un rapport inquiétant publié récemment.

Le Maroc menacé par une crise alimentaire en 2030

La production de céréales au Maroc devrait enregistrer une importante baisse d’ici 2030, en raison du réchauffement climatique qui affecterait la pluviométrie de plusieurs pays...

Le Maroc ne sera pas touché par une éventuelle crise alimentaire

La flambée du prix du baril de pétrole, la guerre en Ukraine, le changement climatique et l’importante sécheresse risquent de durer et de provoquer une crise alimentaire sans...

Le Maroc n’est pas menacé par la crise alimentaire malgré la guerre en Ukraine

Malgré la sévère sécheresse et les effets de l’invasion russe en Ukraine, le Maroc a pu sécuriser cette année ses besoins en blé. Avec le Nigeria, le royaume est l’un des rares...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : la fin du pain à 1,20 dirham ?

Alors que le prix du pain de base est maintenu à 1,20 dirhams grâce à une subvention de la Caisse de compensation, les boulangers marocains s’apprêtent à négocier l’avenir du pain avec le ministre de l’Agriculture, du Développement rural, des Eaux et...

Agadir : les restaurants sous surveillance

Une commission mixte composée des représentants du service de contrôle de la division des affaires économiques et de la coordination de la préfecture d’Agadir Ida-Outanane, de la délégation régionale du tourisme, de l’Office national de sécurité...

Intoxications en hausse au Maroc : quelles solutions ?

La Fédération marocaine des Droits des Consommateurs s’inquiète après la hausse des cas d’intoxication alimentaire enregistrés dans certains restaurants ces dernières semaines. Elle appelle le ministre de la Santé et de la Protection sociale à...

L’eau Ain Atlas mauvaise pour la santé ? les autorités répondent

Le ministère de la Santé dément catégoriquement les rumeurs concernant l’eau minérale « Aïn Atlas ». Un document falsifié, circulant activement sur les réseaux sociaux et usurpant l’identité d’une délégation ministérielle, affirmait que cette eau ne...

Ramadan au Maroc : qui en profite le plus ?

Pendant le mois de Ramadan, les dépenses moyennes des ménages marocains connaissent une hausse de 18,2 % par rapport aux autres mois de l’année, selon une étude du Haut-commissariat au plan (HCP). Les secteurs de l’alimentation, de la vente des tenues...

Maroc : la pastèque dangereuse ? l’ONSSA répond

L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) apporte des clarifications suite à la controverse suscitée par les cas d’intoxication liés à la consommation de la pastèque rouge.

Maroc : appel au roi Mohammed VI

Face aux difficultés liées à l’accès d’eau potable, les habitants du douar Ghres Ali, situé dans la réfion de Taounate, appellent le roi Mohammed VI au secours.

Intoxications alimentaires : le Maroc à l’épreuve de la restauration rapide

La députée Hanane Atarguine, du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures pour renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration rapide afin...

Maroc : appels à interdire la culture de la pastèque

Au Maroc, les défenseurs de l’environnement appellent à l’interdiction totale de la culture de la pastèque, très gourmande en eau.

Le Maroc ne veut plus de la viande congelée importée

Le gouvernement marocain a décidé de suspendre l’importation de viandes rouges congelées pour plusieurs raisons.