Croissance économique en 2023 : le Maroc entre optimisme gouvernemental et les incertitudes du HCP

16 janvier 2023 - 12h00 - Economie - Ecrit par : G.A

En 2023, le Maroc devra faire face à des défis économiques importants, selon le Haut commissariat au plan (HCP). Les experts de cette institution estiment que la croissance économique atteindra seulement 3,3% cette année, en deçà des prévisions du gouvernement.

Le gouvernement est plus optimiste avec un taux de croissance de 4% et la Banque mondiale prévoit une croissance de 3,5%. Malgré cette incertitude, le HCP souligne que ces défis peuvent être surmontés en renforçant les investissements productifs des entreprises privées et des ménages.

À lire : L’économie marocaine enregistre une croissance de 1,2 % au T1 2022

Les experts du HCP justifient la prévision de croissance modeste en raison de la persistance du conflit russo-ukrainien, de l’évolution des taux d’intérêt, ainsi que des risques épidémiques et climatiques. Les risques de sécheresse, qui ont fortement impacté l’agriculture marocaine en 2022, sont encore probables. Pour remédier à ces défis, le HCP recommande au gouvernement et aux professionnels du secteur agricole de redéfinir la stratégie de développement agricole, de renforcer la souveraineté alimentaire, de préserver l’environnement et d’améliorer les revenus des agriculteurs.

À lire : Le Maroc : une destination de choix pour l’écotourisme selon Forbes

Il est également prévu un ralentissement de l’investissement des entreprises en raison des nouvelles modifications des prélèvements de l’impôt sur les sociétés, l’élargissement de l’assiette fiscale et la poursuite de la politique de resserrement monétaire. Cependant, le HCP estime que si ces paramètres sont maîtrisés, il est attendu des ménages, une légère accélération en matière de consommation grâce à l’accroissement prévu des revenus agricoles et du niveau soutenu des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Pour éviter une accentuation de l’affaiblissement de la croissance économique, il est donc indispensable, prévient le HCP, de renforcer les investissements productifs tels que ceux des entreprises privées et des ménages, qui ont assuré 66% de la formation brute du capital fixe globale en moyenne entre 2000 et 2019. Il est donc important pour le gouvernement et les acteurs économiques de travailler ensemble pour surmonter ces défis et assurer une croissance stable pour le pays.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Banque mondiale - Haut Commissariat au Plan (HCP) - Crise économique - Gouvernement marocain

Aller plus loin

Maroc : la croissance s’accélère au 3ᵉ trimestre

Le Maroc s’attend à une légère accélération de son économie ce trimestre, avec une croissance prévue de 3,4 %, comparée à 3,2 % au trimestre précédent, selon les prévisions du...

Croissance : le Maroc surpasse l’Algérie et la Tunisie

Après « une douloureuse récession du secteur agricole victime d’une sécheresse historique », le Maroc devrait avoir une croissance économique de 3,2 % cette année, contre +1,3 %...

La croissance économique au Maroc au ralenti

Au premier trimestre de cette année, l’activité économique marocaine a connu un ralentissement, se traduisant par une croissance de 0,3 % contre 2 % durant la même période...

Le Maroc dans le top 10 des meilleurs endroits à visiter en 2023

Le Maroc figure parmi les dix plus belles destinations à visiter en mars 2023. La Turquie se trouve également dans ce classement.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : le diesel a de beaux jours devant lui

Alors que les importateurs et concessionnaires de voitures neuves se félicitaient de la mise en application de la norme environnementale européenne Euro 6, pour l’homologation des véhicules neufs commercialisés sur le marché marocain, le gouvernement...

L’économie marocaine dopée par les MRE

Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement indique que 20 % des transferts d’argent de la région MENA proviennent des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Aide au logement : succès auprès des MRE

Le programme d’aide directe au logement « Daam Sakane », lancé le 2 janvier 2024, est un succès, notamment auprès des MRE, assure Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, lors du point de presse hebdomadaire à l’issue du conseil de gouvernement.

Maroc : croissance économique malgré l’inflation persistante

Le taux d’inflation au Maroc va poursuivre sa tendance à la baisse, mais ne retrouvera pas son niveau d’avant 2022, a indiqué le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un récent rapport, notant une croissance de +3,3 % au quatrième trimestre de 2023,...

5G, fibre, cloud ... les grandes ambitions du Maroc

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a dévoilé les grands axes clés de la stratégie nationale Digital Morocco 2030. Le Maroc nourrit de grandes ambitions pour l’économie numérique.

Maroc : des MRE exclus !

Au Parlement marocain, les députés de la majorité (Rassemblement national des indépendants, Parti Authenticité et Modernité et Istiqlal) et de l’opposition (parti de la justice et du développement) ont du mal à s’accorder sur une proposition de loi...

Maroc : des aides publiques détournées

Malgré les efforts déployés par l’État, les détournements des aides publiques se multiplient au point d’aggraver les conditions de vie des couches sociales défavorisées.

Maroc : des GPS pour traquer les voitures des fonctionnaires

Au Maroc, une ONG appelle à l’installation d’antennes GPS sur les véhicules de service affectés à certains fonctionnaires afin d’éviter leur utilisation à des fins privées.

Maroc : voici les villes où les prix ont augmenté (et baissé)

Légère hausse des prix à la consommation au Maroc en mai 2024. L’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une augmentation de 0,4 % par rapport au même mois de l’année dernière, selon les données publiées par le Haut-Commissariat au Plan...

Le Maroc veut faire payer les géants du Web

Le gouvernement marocain est préoccupé par la réglementation fiscale des géants du numérique. Dans ce sens, il propose de nouvelles obligations fiscales dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) de l’exercice 2024.