Absence de certains cadres PJD aux élections : retraite politique ou peur d’échouer ?

14 août 2021 - 12h20 - Maroc - Ecrit par : A.T

Plusieurs membres influents du Parti de la Justice et du Développement (PJD) ne seront pas en lice pour les prochaines législatives prévues pour septembre. Retraite politique ou peur d’échouer ? Des observateurs se sont prononcés sur la question.

Pour les prochaines échéances électorales, certains ténors PJD tels que Abdelaziz Aftati, Abdelillah Benkirane et Abdelhak El Arabi ont décidé de ne pas se porter candidats

Approché par Hespress, Mustapha Bougarn, chercheur sur les mouvements islamistes, a affirmé que la procédure de désignation des candidats est l’une des causes de cette défection. Il met en avant les textes très contestés du parti qui stipulent qu’aucun membre ne peut porter candidat lui-même. Le choix revenant aux dirigeants de désigner les représentants. Pour cela, le chercheur rejette la thèse du renoncement.

À cet effet, il prend en exemple Amina Maelainine, qui fait partie des leaders influents au sein du PJD et qui a accumulé une importante expérience politique. Elle ne renoncerait pas aux élections si elle avait été désignée, assure-t-il.

Quant à savoir si ces cadres du parti ont peur d’un échec aux élections, le chercheur a estimé que cette question est liée au parcours de chacune des personnes concernées et à son statut au sein et à l’extérieur du parti.

Il estime qu’à titre d’exemple, le refus d’Abdelillah Benkirane de se présenter aux élections « n’a rien à voir avec un renoncement ou une peur de l’échec » mais c’est parce qu’il rejette les choix d’El Othmani à la tête du PJD et du gouvernement allant jusqu’à le qualifier de la « honte du parti ».

Pour sa part, Abdelaziz Aftati, membre du secrétariat général du parti islamiste a soutenu que ces absences se justifient parfois par le désir du parti de renouveler ses compétences. Il ne s’agit ni d’exclusion, ni de marginalisation ou d’omission de certains noms pour les candidatures aux prochaines élections.

A lire : Les raisons de la suppression de certains membres du PJD des listes électorales

« En ce qui me concerne, j’ai décidé de renoncer aux Conseils élus depuis 2015 pour mener la bataille contre la corruption et afin de me consacrer entièrement à ceux qui sont au sommet », notant qu’« il y a beaucoup de compétences au sein du parti et des propositions sont en délibération », a déclaré Aftati.

Certaines exclusions sont motivées par des appréciations de la section locale sachant que les avis des assemblées générales locales du parti sont souvent décisifs pour ce qui est des désignations des candidats aux élections, a confié l’homme politique.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Elections - Parti de la Justice et du Développement (PJD) - Abdelilah Benkirane - Saâdeddine El Othmani

Aller plus loin

Les raisons de la suppression de certains membres du PJD des listes électorales

La suppression de plusieurs membres de partis politiques des listes électorales n’est pas du goût de certains organes et membres du Parti de la justice et du développement (PJD)...

Elections au Maroc : le RNI In, le PJD Out

À l’issue des élections des Chambres professionnelles, qui se sont déroulées vendredi, sur l’ensemble du territoire national, le Rassemblement national des indépendants (RNI)...

Quotient électoral : le PJD crie au favoritisme

La bataille pour les législatives et les locales a démarré au Parlement. Remettant en cause le quotient électoral voté par la majorité des élus, le Parti justice et...

Élections 2021 : les femmes du PJD en colère

Les femmes du parti de la Justice et du développement (PJD) sont en colère contre le secrétaire général de leur formation politique, Saâdeddine El Othmani, par ailleurs chef du...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un manuel scolaire aux couleurs "LGBT" fait polémique

Le Parti de la justice et du développement (PJD) a demandé le retrait des manuels scolaires dont les couvertures sont aux couleurs du drapeau LGBT.

Les MRE pas près de voter

Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.

Maroc : le ministère de l’Intérieur traque certains projets

Le ministère de l’Intérieur a décidé de renforcer son contrôle sur les projets de développement à travers le pays. Cette initiative fait suite à des observations inquiétantes concernant des retards volontaires dans l’exécution de ces projets, visant à...

Homosexualité, adultère… au Maroc : la mis en garde d’Abdelilah Benkirane

Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a vivement critiqué, jeudi, lors du 18ᵉ forum national de la jeunesse de son parti, les récentes déclarations du ministre de la Justice appelant à une...

Maroc : des MRE exclus !

Au Parlement marocain, les députés de la majorité (Rassemblement national des indépendants, Parti Authenticité et Modernité et Istiqlal) et de l’opposition (parti de la justice et du développement) ont du mal à s’accorder sur une proposition de loi...

Le gouvernement marocain accusé de gonfler les chiffres du tourisme

Les députés de l’opposition ont chargé le gouvernement lundi au parlement, lui reprochant notamment d’avoir pris en compte 50 % des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans les 17,4 millions de touristes arrivés dans le royaume en 2024.

Le PJD drague les MRE

Le Parti de la justice et du développement (PJD) veut placer les Marocains résidant à l’étranger (MRE) au cœur de son action. Cette décision intervient suite au 8ᵉ Congrès national du parti qui tente de renforcer sa dynamique politique et...

« Le mariage avant l’école »

Les propos d’Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), et par ailleurs ancien chef de gouvernement sur le mariage et l’éducation des jeunes filles font polémique.