Adultère : la justice marocaine crée un précédent avec un acquittement inattendu

Alors que sa femme l’a accusé d’adultère, un homme se tire d’affaire de façon surprenante. La cour de première instance de Kénitra rend un jugement qui fera date.

Tout est parti d’une plainte déposée auprès de la police par une femme contre son mari en 2024. L’épouse affirme avoir surpris son mari en pleine « intimité » avec une autre femme. Elle met à la disposition de la police une vidéo montrant clairement son époux et l’accusée partageant le même lit et s’embrassant avec passion, rapporte Hespress. Lors de son interrogatoire, l’homme a avoué avoir déjà eu des relations sexuelles avec l’accusée, mais il a tenu à préciser qu’aucun rapport n’a eu lieu la nuit fatidique.

Au tribunal, l’accusé se tire, contre toute attente, d’affaire. La cour de première instance de Kénitra décide d’innocenter le couple. Elle s’appuie sur plusieurs éléments. D’abord, le procès-verbal de la police qui perd toute valeur parce qu’il n’a pas été signé. Deuxième élément : les deux accusés ont nié tout contact sexuel devant le procureur. Celui-ci pend en considération leur parole plutôt que les images. La justice révèle en outre qu’aucun manuscrit officiel ne confirmant la trahison conjugale n’a été présenté.

La Cour n’a pas non plus pris en considération la vidéo accablante au motif qu’elle n’a pas été accompagnée d’un procès-verbal rédigé par un inspecteur de police judiciaire. Aux yeux de la Cour, dormir dans le même et s’embrasser ne pouvaient aucunement être assimilés à une relation sexuelle au sens légal du terme. Les deux tourtereaux ont d’ailleurs affirmé être fiancés.