Le juge Pedraz avait accepté de prendre le témoignage d’Ahmed Tarouzi dont le nom figure dans la plainte initiale impliquant Ghali, et avait refusé de citer à comparaître les deux autres témoins proposés par l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’Homme (ASADEHD). Pourtant, le témoignage de ces deux témoins est capital, estime l’association.
À lire : Affaire Ghali : le juge appelle un témoin à comparaître le 27 juillet
En plus du témoignage d’Ahmed Tarouzi, le juge Pedraz va aussi recevoir ce mardi 27 juillet, celui d’un codétenu de Fadel Breica, le militant sahraoui d’origine espagnole qui a également porté plainte contre Ghali. Ce dernier aurait été témoin des tortures subies par Breica dans les camps de Tindouf en 2019. Cité à comparaître le 29 juin dernier, il n’avait pas pu honorer le rendez-vous à cause des difficultés d’obtention du visa d’entrée en Espagne. Breica, sa femme et un autre homme avaient comparu ce jour-là, informe El Confidencial Digital.
À lire : Brahim Ghali rattrapé par la justice
Dans sa plainte contre Ghali, Breica accuse les agents du Front Polisario de lui avoir fait subir des coups et des décharges électriques et autres traitements inhumains et dégradants. À cette plainte, s’ajoute celle de l’ASADEDH contre Ghali et 27 autres membres du Front Polisario pour les mauvais traitements qu’ils auraient infligés à des prisonniers de guerre et à des citoyens sahraouis, « en particulier ceux d’origine espagnole ».
Brahim Ghali a comparu par visioconférence le 1ᵉʳ juin dernier depuis l’hôpital San Pedro de Logroño où il a été admis le 18 avril en raison de complications dues au coronavirus. À cette audience, le juge Pedraz n’a pas pris de mesures provisoires contre lui, ce qui a permis au leader du Front Polisario de retourner en Algérie aux premières heures du 2 juin à bord d’un avion médicalisé. Son accueil par l’Espagne a provoqué une grave crise diplomatique avec le Maroc, doublée d’une crise migratoire inédite intervenue en mai avec l’arrivée massive de migrants à Ceuta.