Maroc-France : les relations tendues depuis l’affaire Pegasus
Les relations entre le Maroc et la France sont restées tendues depuis que celle-ci a accusé Rabat d’avoir espionné à l’aide du logiciel israélien Pegasus, plusieurs...
Le Maroc vit des moments tendus avec l’Europe. Depuis la semaine dernière, il est accusé d’avoir espionné à l’aide du logiciel israélien Pegasus les téléphones du président français Emmanuel Macron ainsi que ceux de plusieurs personnalités. Le royaume s’est déjà brouillé avec l’Allemagne sur la question du Sahara et avec l’Espagne après l’accueil de Brahim Ghali.
Le Maroc aurait espionné des téléphones portables du président Macron et de 15 ministres français à l’aide du logiciel israélien Pegasus, informe le journal français Le Monde. « Ces allégations d’espionnage, rendues publiques la semaine dernière dans le cadre d’une enquête menée par le réseau Forbidden Stories et 17 médias partenaires sur l’utilisation par les gouvernements du malware Pegasus créé par le groupe israélien NSO, ont fait monter la tension », fait observer le Financial Times qui rappelle que le Maroc est un allié important de la France dans la lutte contre l’islam radical.
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La France a ouvert une enquête sur ces accusations d’espionnage et « le président prend le sujet très au sérieux et suit de très près l’enquête », a indiqué l’Elysée. Le Maroc, de son côté, rejette en bloc ces allégations. Par la voix de son ambassadeur à Paris, Chakib Benmoussa, il a demandé à Amnesty International d’apporter les preuves de ses accusations. « Dans cette histoire, le Maroc est une victime », a-t-il soutenu, dénonçant une « tentative de déstabilisation ».
S’il est vrai que les allégations d’espionnage viennent troubler les relations entre le Maroc et la France, il est aussi vrai que les deux pays chercheront à maîtriser les impacts de cette affaire sur la coopération sécuritaire, croit savoir la même source. « Les services de renseignement marocains sont très alertes et très efficaces. Ils ont beaucoup aidé la France à enquêter sur les attentats terroristes remontant jusqu’à l’attentat Madrid en 2005, ainsi qu’à maîtriser la menace islamiste en Europe », a déclaré un ancien diplomate français cité par la même source.
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Ces allégations interviennent à un moment « particulièrement dommageable pour le Maroc, compte tenu de ses crises diplomatiques avec l’Espagne et l’Allemagne », estime Riccardo Fabiani, directeur Afrique du Nord à International Crisis Group, cité par Financial Times. L’accueil de Brahim Ghali, le leader du Front Polisario en Espagne, a provoqué une grave crise diplomatique avec le Maroc, rappelle le quotidien britannique qui n’occulte pas la crise migratoire qui est survenue en mai avec l’arrivée massive de migrants à Ceuta. Le Maroc s’est aussi brouillé avec l’Allemagne après que celle-ci a refusé de reconnaître sa souveraineté sur le Sahara occidental comme l’ont fait les États-Unis sous Donald Trump, ajoute la même source.
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