Nouveau rebondissement dans l’affaire Tariq Ramadan

28 mai 2020 - 06h30 - Monde - Ecrit par : S.A

Henda Ayari et Mounia Rabbouj, deux accusatrices de Tariq Ramadan, dénoncent un probable conflit d’intérêt chez deux des nouveaux avocats de l’islamologue avec qui elles avaient pris contact à l’éclatement des affaires de viol. Elles ont saisi le bâtonnier de Paris.

La commission de déontologie du barreau est attendue sur ces deux cas. D’abord, celui évoqué par Henda Ayari. Celle-ci avait porté plainte contre l’islamologue pour viol, fin octobre 2017. L’affaire judiciaire suit son cours. Ensuite, le cas soulevé par Mounia Rabbouj. Elle est la troisième femme à avoir porté plainte contre Tariq Ramadan, début 2018.

Ayari voit d’un mauvais œil que William Bourdon qu’elle avait contacté au début de l’affaire de viol, soit désormais l’un des avocats de Tariq Ramadan. Cette rencontre, "à l’initiative" de Mme Ayari, était "à titre exploratoire" ; "elle n’a pas donné suite et n’a jamais été ma cliente", déclare l’avocat à l’AFP. "Aucun élément du fond du dossier n’a été évoqué […]. Sa préoccupation essentielle était liée à la campagne de diffamation dont elle estimait être victime et à un nouveau contrat d’édition", assure-t-il.

Et de poursuivre : "Ma décision de défendre Tariq Ramadan a été prise en toute conscience et dans le respect du règlement intérieur qui n’interdit pas, après une prise de contact non suivie d’effets, de défendre l’autre partie" ainsi qu’"après avoir consulté des confrères" et "la jurisprudence du conseil de l’ordre".

Quant à Mounia Rabbouj, elle a fourni à la commission de déontologie du barreau, des échanges de SMS datant de mi-novembre 2018 avec l’avocat Ouadie Elhamamouchi. Celui-ci assure désormais la défense de Tariq Ramadan. Des messages échangés, il ressort que l’avocat avait proposé ses services à l’ancienne escort-girl qui a porté plainte contre l’islamologue pour neuf viols sur la période 2013-2014, pour assurer sa défense. Elle avait, maintes fois, décliné son offre. "J’ai strictement respecté la déontologie et je suis totalement serein", s’est défendu Elhamamouchi.

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