Erreur judiciaire : le cas d’Ahmed Tommouhi, accusé à tort, réexaminé en Espagne
La Cour suprême d’Espagne a accepté de réexaminer le cas du Marocain Ahmed Tommouhi, condamné à tort pour une série de viols en 1991.
La chambre criminelle de la Cour suprême (Espagne) vient d’annuler la décision du tribunal provincial de Barcelone qui avait condamné Ahmed Tommouhi à 24 ans de prison pour deux crimes de viol et deux délits le 23 septembre 1992.
La Haute cour a annulé la décision du tribunal de première instance après avoir reçu de nouvelles preuves, dont les rapports d’experts sur le sperme trouvé dans un sous-vêtement de la victime et qui n’est pas celui de Tommouhi. Ces rapports rédigés en 1992 par la police scientifique de Barcelone, n’ont jamais été présentés devant la Cour, les experts n’ayant pas témoigné à l’audience.
Ahmed Tommouhi a purgé 14 ans et dix mois de prison pour des crimes de viols et de vol qu’il n’a pas commis. Abderrazak Mounib a également passé huit ans en prison pour les mêmes faits avant d’y mourir d’une crise cardiaque en 2000. Les faits remontent à 1991, année où plusieurs couples ont été victimes de vol avec violence et les femmes violées dans les villes de Barcelone, Tarragone et Gérone pendant six jours. Les deux hommes d’origine marocaine, identifiés par deux victimes, ont été arrêtés par la Garde civile qui précise qu’ils ne se connaissent pas.
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Les accusés avaient été déjà condamnés à six reprises pour une dizaine de crimes et devraient passer plus d’un siècle en prison. Ils seraient également impliqués dans les attentats du 13 novembre à Terrassa, selon La Vanguardia. Des victimes ont identifié en 1995 les deux accusés comme auteurs d’une autre série de viols et vols dans la région, alors qu’ils étaient déjà en prison. Après enquête, les agents finissent par mettre la main sur Antonio García Carbonell, également impliqué dans la série de viols de 1991.
L’échantillon d’ADN trouvé sur le sous-vêtement de l’une des victimes, et qui n’était pas compatible avec celui des deux accusés, appartient à García Carbonell, d’après des analyses plus poussées des experts, réalisées des années plus tard, ce qui a conduit la Cour suprême à annuler la décision du tribunal contre Tommouhi pour l’un des viols. Une victoire pour les avocats de la défense, Manuel Ollé et Jorge Claret.
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