Avec « Bons baisers du bled », Linda Bendali, journaliste d’investigation donne la parole aux familles d’immigrés sur leurs vacances dans leurs pays d’origine. Que ce soit au Maroc, en Algérie ou en Tunisie, il s’agirait d’un « retour aux origines » pour les parents, et d’un « univers inconnu » pour les enfants qui font leur première expérience dans un pays qu’ils ont imaginé à travers le récit de leurs parents et la réalité sur le terrain. Un voyage qui traduirait l’expression d’un amour pour son pays d’adoption et d’une fierté retrouvée sur la terre des ancêtres.
Symbole du maintien de relations concrètes avec le pays d’origine au même titre que l’envoi d’argent, les retours au pays de groupes immigrés apparaissent régulièrement dans l’opinion comme objet central de curiosité. Dans ce documentaire, rapporte Le Monde, la journaliste s’est inspirée de sa propre histoire pour relater le passionnant premier voyage des enfants immigrés maghrébins dans leur pays d’origine.
Entre quête d’identité, fantasmes et réalité ; l’été au bled était le temps de la vérité pour les enfants d’immigrés, nés en France.
En effet, depuis plusieurs décennies, des générations d’enfants maghrébins ont profité de l’été pour aller une première fois, en vacances dans le pays de leurs parents, explique le quotidien. Cela rappelle la file indienne de voitures surchargées qui prennent la direction de la méditerranée.
Le film se veut surtout « un hommage à toute une population que l’on regarde toujours à l’aune de son attachement à la France et que l’on n’interroge jamais à celui de son regard sur le pays des origines » va-t-elle indiquer tout en soulignant qu’il s’inscrit dans un registre de tendresse.
Le journal indique qu’ils sont de la tranche « de 35 à 59 ans », la dizaine d’hommes et de femmes qui s’est prêtée aux questions de la journaliste. Et pour tous, le premier voyage est émotionnel et les premiers contacts très affectifs. « Nos hôtels, c’était la station-service », se rappelle Abdel Alaoui. Le moment suspendu de la traversée en bateau de la Méditerranée. « On regarde autour de soi et on se rend compte que c’est le lot de plein de gens qui nous ressemblent », témoigne Chadia Chaïbi-Loueslati.
A lire : Vacances au Maroc : les fiches sanitaires pour les MRE déjà disponibles
Selon le quotidien, ce film a le mérite de donner des envies et des émotions en cette période estivale où plusieurs pays ouvrent les frontières pour permettre de bonnes vacances au bercail. Linda Bendali aura à travers ce documentaire, impacté les téléspectateurs grâce aux images rarissimes qui été collectées et contextualisées par l’historienne spécialiste de l’immigration Naïma Yahi.