En Corée du Sud, la construction d’une mosquée passe mal

Malgré l’autorisation de la justice, des habitants du quartier de Daehyeong-dong, dans la ville sud-coréenne de Daegu, sont vent debout contre la construction d’une mosquée et le manifestent à travers des graffitis hostiles.

Tête de cochon placée sur une petite chaise et une autre installée sur le dessus d’un seau retrouvé dans le fond d’une impasse, une seconde tête de cochon, une bannière accrochée à un mur de la salle de prière temporaire aménagée sur le site de la future mosquée… Des voisins coréens s’opposent à la construction d’une mosquée dans le quartier de Daehyeong-dong. « Les voisins coréens ont déjà fait cuire du porc dans cette allée à plusieurs reprises, juste pour ennuyer les étudiants musulmans. Certains mettent de la musique à fond pendant nos temps de prière et l’arrêtent dès que nous avons fini. Et les premières têtes de cochon sont apparues le mois dernier », a déclaré au Korea Herald Muaz Razaq, un étudiant musulman de 26 ans inscrit en informatique à l’université nationale de Kyungpook.

En vue de sécuriser la maison abritant une salle de prière, propriété collective de six musulmans originaires du Pakistan et du Bangladesh aujourd’hui vétuste, d’une part et d’éviter les prières en dehors de la salle, d’autre part, les responsables avaient décidé de construire une vraie mosquée de deux étages et 20 mètres de haut, avec un minaret pour laquelle ils ont reçu autorisation auprès des autorités. Seulement, les voisins voient le projet d’un mauvais œil. « Ils clament qu’ils enduraient sans se plaindre le bruit et les nuisances engendrées par des prières musulmanes, mais qu’ils ne voulaient pas que les fidèles prennent possession de tout le quartier ».

Ils ont pesé de tout leur poids pour faire échec à la construction du lieu de culte, mais la justice a autorisé la construction de la mosquée. Mécontents, ils tentent coûte que coûte de ruiner le projet en optant pour une obstruction systématique et la multiplication des graffitis hostiles.