Mis en examen le 10 juillet 2024 à Paris pour « meurtre en bande organisée, enlèvement, séquestration et association de malfaiteurs », Nicolas D. a été incarcéré. L’ancien policier est poursuivi pour son implication présumée dans le meurtre du veilleur de nuit de l’hôtel social Nouvelle France situé dans le XIᵉ arrondissement de Paris, étranglé à mort par un groupe de voyous en juin 2024. L’affaire remonte à la nuit du 21 au 22 juin, lorsqu’une patrouille de police découvre un coffre-fort imposant abandonné dans la rue Keller (XIe). Le gérant de l’hôtel social situé non loin de là, se rapproche des policiers et déclare que c’est son coffre. Les agents retrouvent à l’intérieur de l’établissement le corps sans vie du gardien de 64 ans, ligoté sur son lit dans sa loge. L’autopsie révèle que la victime est décédée par asphyxie, relaie Le Parisien.
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Interrogé, Jean-Michel, le propriétaire de l’hôtel, assure que le coffre ne contient que quelques milliers d’euros, des montres et des chéquiers. Mais en 2022, il y gardait 15 lingots d’or d’un kilo, d’une valeur d’environ un million d’euros. Curieusement, l’hôtel avait fait l’objet d’une tentative de cambriolage quelques jours plus tôt. Nicolas D. figure parmi les connaissances de Jean-Michel qui étaient informés du contenu de ce coffre. L’ancien policier avait participé à une perquisition dans l’hôtel. « Les deux hommes sont très liés. Ils déjeunaient régulièrement ensemble et Jean-Michel continuait à lui apporter son soutien quand son ami était en prison et aurait même aidé à payer son avocat », précise-t-on, ajoutant que les deux prenaient même un pot ensemble dans un bar du quartier, le soir des faits.
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C’est grâce à un renseignement anonyme que les enquêteurs de la police judiciaire découvrent l’implication de Nicolas D. dans cette affaire. Menacé par un de ses complices dans l’affaire de trafic de voitures qui le faisait chanter, l’ex-policier lui aurait fourni des informations sur ce coffre. Manque de pot pour les voleurs, l’opération a viré au drame. Les criminels seraient en fuite au Maroc. Nicolas D. a toujours nié les faits. « C’est une histoire de fou. Je passe du statut de victime à celui d’auteur. C’est incroyable et invraisemblable. Cela fait dix mois que je me tape la tête contre les murs et je ne suis pas entendu », s’exaspère-t-il mardi, lors de sa comparution. Son avocat, Me David-Olivier Kaminski, plaide pour sa remise en liberté. Mais la justice a ordonné son maintien en détention.