L’Algérie pourrait réactiver le gazoduc Maghreb-Europe traversant le Maroc dont elle a refusé de renouveler le contrat arrivé à expiration le 31 octobre dernier pour fournir du gaz à l’Europe en cette période de crise ukrainienne. Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach a d’ailleurs annoncé que son entreprise est disposée à fournir davantage de gaz à l’Europe, en cas de baisse des exportations russes.
Sonatrach est « un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen et est disposé à soutenir ses partenaires de long terme en cas de situations difficiles », a déclaré au quotidien Liberté Toufik Hakkar. L’Europe est le « marché naturel de prédilection » pour l’Algérie, qui contribue actuellement à hauteur de 11 % à ses importations de gaz, a souligné le PDG du géant public algérien des hydrocarbures, précisant que Sonatrach « dispose d’une capacité non utilisée sur le gazoduc Transmed », qui pourrait servir à « augmenter les approvisionnements du marché européen ». Ce gazoduc a la capacité de transporter jusqu’à 32 milliards de mètres cubes par an, soit quatre fois plus que le gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne.
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En affichant sa volonté à exporter davantage de gaz vers l’Europe, l’Algérie pourrait également songer à réactiver le gazoduc Maghreb-Europe (GME) traversant le Maroc et qui relie Alger à Madrid si ses partenaires en expriment la demande ou si elle entend baisser un tant soit peu les tensions avec son voisin de l’Ouest avec qui elle a coupé les ponts depuis le 24 août dernier. L’Algérie fournissait notamment à l’Espagne, au Portugal et au Maroc 13,5 milliards de m³ de gaz par an acheminé via le GME. Le royaume ne recevait qu’une portion de cette quantité : 800 millions à un milliard de m³ par an, en plus des droits de passage.