La RTBF a réalisé un reportage sur les mineurs non accompagnés venus du Maroc et d’Algérie et livrés à eux-mêmes. « Ici à la gare du midi, c’est souvent un public qui vient du Maroc ou de l’Algérie, […] ils viennent pour des raisons plutôt économiques. Ils sont très vulnérables parce qu’ils sont très jeunes et seuls », confie Anna* qui fait partie de l’équipe SOS jeunes. Sa collègue et elle parcourent le même itinéraire – tunnel de la rue des vétérinaires, du côté d’Anderlecht, un couloir d’obscurité – tous les vendredis, pour rencontrer les mineurs étrangers autour de la gare du midi. Anna a fait savoir qu’il y a beaucoup de jeunes qui dorment au milieu du tunnel, « parce que c’est à l’abri du vent, à l’abri du froid ».
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Ces mineurs sans abri bénéficient de plusieurs services chaque vendredi après-midi. Une camionnette équipée de machine à laver et une autre un salon de coiffure mobile se déplacent vers l’esplanade de l’Europe, à côté de la gare du midi. Sans oublier la distribution de repas. L’équipe de SOS Jeunes va à la rencontre d’un groupe de jeunes. Parmi eux, un jeune homme qui a perdu un doigt dans un “accident”, « probablement un règlement de compte qui a mal tourné ». « Il a reçu des soins […] Ça fait aussi partie de notre travail, on essaie de les accompagner pour les démarches médicales » raconte Anna. Deux autres demandent, eux, à « changer de centre d’hébergement », « parce qu’ils sont dans un centre Fedasil où il y a des règles très strictes qui font que c’est difficile de rester là-bas », ajoute-t-elle.
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Alors que bon nombre de mineurs étrangers sont sans abri, certains réussissent à se faire loger au Fédasil, à la croix rouge, au SAMU social ou ailleurs. « On arrive à héberger seulement une petite partie. Ça dépend vraiment des jours. Et notamment après l’incendie qu’il y a eu à la plateforme citoyenne au centre de la porte d’Ulysse. Il y a eu une perte de 250 places », explique Maddalena, de SOS Jeunes. Mais tous les centres d’accueil ne sont pas fréquentables. C’est le cas de DoucheFLUX. « Tous les jours il y a des bagarres, des violences, tout ça… Et des voleurs. Tu comprends ? C’est pour ça que je ne vais pas là-bas moi ! », raconte Ibrahim*, un Algérien de 17 ans, qui a rejoint l’équipe de SOS Jeunes.
*Prénom d’emprunt