Procès à Paris : des mineurs marocains drogués et exploités par des Algériens
Le procès visant six hommes, tous d’origine algérienne, accusés d’exploiter de jeunes mineurs isolés d’origine marocaine, s’est ouvert ce jeudi 14 décembre à Paris.
Photo : JC Guillaume - L’Avenir
Comme en France, les mineurs non accompagnés (MNA) venus du Maroc et de l’Algérie sont aussi présents en Belgique, notamment à la gare de Bruxelles-Midi, qui fait face à une montée inquiétante de la violence.
La RTBF a réalisé un reportage sur les mineurs non accompagnés venus du Maroc et d’Algérie et livrés à eux-mêmes. « Ici à la gare du midi, c’est souvent un public qui vient du Maroc ou de l’Algérie, […] ils viennent pour des raisons plutôt économiques. Ils sont très vulnérables parce qu’ils sont très jeunes et seuls », confie Anna* qui fait partie de l’équipe SOS jeunes. Sa collègue et elle parcourent le même itinéraire – tunnel de la rue des vétérinaires, du côté d’Anderlecht, un couloir d’obscurité – tous les vendredis, pour rencontrer les mineurs étrangers autour de la gare du midi. Anna a fait savoir qu’il y a beaucoup de jeunes qui dorment au milieu du tunnel, « parce que c’est à l’abri du vent, à l’abri du froid ».
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Ces mineurs sans abri bénéficient de plusieurs services chaque vendredi après-midi. Une camionnette équipée de machine à laver et une autre un salon de coiffure mobile se déplacent vers l’esplanade de l’Europe, à côté de la gare du midi. Sans oublier la distribution de repas. L’équipe de SOS Jeunes va à la rencontre d’un groupe de jeunes. Parmi eux, un jeune homme qui a perdu un doigt dans un “accident”, « probablement un règlement de compte qui a mal tourné ». « Il a reçu des soins […] Ça fait aussi partie de notre travail, on essaie de les accompagner pour les démarches médicales » raconte Anna. Deux autres demandent, eux, à « changer de centre d’hébergement », « parce qu’ils sont dans un centre Fedasil où il y a des règles très strictes qui font que c’est difficile de rester là-bas », ajoute-t-elle.
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Alors que bon nombre de mineurs étrangers sont sans abri, certains réussissent à se faire loger au Fédasil, à la croix rouge, au SAMU social ou ailleurs. « On arrive à héberger seulement une petite partie. Ça dépend vraiment des jours. Et notamment après l’incendie qu’il y a eu à la plateforme citoyenne au centre de la porte d’Ulysse. Il y a eu une perte de 250 places », explique Maddalena, de SOS Jeunes. Mais tous les centres d’accueil ne sont pas fréquentables. C’est le cas de DoucheFLUX. « Tous les jours il y a des bagarres, des violences, tout ça… Et des voleurs. Tu comprends ? C’est pour ça que je ne vais pas là-bas moi ! », raconte Ibrahim*, un Algérien de 17 ans, qui a rejoint l’équipe de SOS Jeunes.
*Prénom d’emprunt
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