Entre danger et abandon : le drame des mineurs marocains à Bruxelles

29 juillet 2023 - 09h20 - Belgique - Ecrit par : S.A

Comme en France, les mineurs non accompagnés (MNA) venus du Maroc et de l’Algérie sont aussi présents en Belgique, notamment à la gare de Bruxelles-Midi, qui fait face à une montée inquiétante de la violence.

La RTBF a réalisé un reportage sur les mineurs non accompagnés venus du Maroc et d’Algérie et livrés à eux-mêmes. « Ici à la gare du midi, c’est souvent un public qui vient du Maroc ou de l’Algérie, […] ils viennent pour des raisons plutôt économiques. Ils sont très vulnérables parce qu’ils sont très jeunes et seuls », confie Anna* qui fait partie de l’équipe SOS jeunes. Sa collègue et elle parcourent le même itinéraire – tunnel de la rue des vétérinaires, du côté d’Anderlecht, un couloir d’obscurité – tous les vendredis, pour rencontrer les mineurs étrangers autour de la gare du midi. Anna a fait savoir qu’il y a beaucoup de jeunes qui dorment au milieu du tunnel, « parce que c’est à l’abri du vent, à l’abri du froid ».

À lire : Des mineurs marocains dans une situation critique à Bruxelles

Ces mineurs sans abri bénéficient de plusieurs services chaque vendredi après-midi. Une camionnette équipée de machine à laver et une autre un salon de coiffure mobile se déplacent vers l’esplanade de l’Europe, à côté de la gare du midi. Sans oublier la distribution de repas. L’équipe de SOS Jeunes va à la rencontre d’un groupe de jeunes. Parmi eux, un jeune homme qui a perdu un doigt dans un “accident”, « probablement un règlement de compte qui a mal tourné ». « Il a reçu des soins […] Ça fait aussi partie de notre travail, on essaie de les accompagner pour les démarches médicales » raconte Anna. Deux autres demandent, eux, à « changer de centre d’hébergement », « parce qu’ils sont dans un centre Fedasil où il y a des règles très strictes qui font que c’est difficile de rester là-bas », ajoute-t-elle.

À lire : Qui est Félix Mora, le recruteur « attitré » de 80 000 mineurs marocains pour les Houillères ?

Alors que bon nombre de mineurs étrangers sont sans abri, certains réussissent à se faire loger au Fédasil, à la croix rouge, au SAMU social ou ailleurs. « On arrive à héberger seulement une petite partie. Ça dépend vraiment des jours. Et notamment après l’incendie qu’il y a eu à la plateforme citoyenne au centre de la porte d’Ulysse. Il y a eu une perte de 250 places », explique Maddalena, de SOS Jeunes. Mais tous les centres d’accueil ne sont pas fréquentables. C’est le cas de DoucheFLUX. « Tous les jours il y a des bagarres, des violences, tout ça… Et des voleurs. Tu comprends ? C’est pour ça que je ne vais pas là-bas moi ! », raconte Ibrahim*, un Algérien de 17 ans, qui a rejoint l’équipe de SOS Jeunes.

*Prénom d’emprunt

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Belgique - Bruxelles - Algérie - Violences et agressions

Aller plus loin

Melilla : un réseau de trafic de haschich exploitant des mineurs marocains démantelé

La Garde civile a démantelé un réseau criminel dédié au trafic de haschich depuis le Maroc qui a commencé à utiliser des mineurs pour introduire cette drogue à Melilla après la...

Plus de 300 mineurs marocains « oubliés » dans les centres de Sebta

Mohamed C. fait partie des 1 356 mineurs marocains arrivés à Ceuta en mai 2021. Il est l’un des rares chanceux qui ont réussi à rejoindre la péninsule. Plus de 300 mineurs...

Des parents marocains arrêtés pour avoir abandonné leurs enfants en Espagne

Des Marocains ont été arrêtés par la police d’Alicante pour avoir abandonné leurs enfants mineurs dans la ville afin qu’ils soient pris en charge par l’Etat.

Qui est Félix Mora, le recruteur « attitré » de 80 000 mineurs marocains pour les Houillères ?

Félix Mora est un ancien officier français qui a recruté, durant près de 20 ans, près de 80 000 Marocains pour le compte des Houillères du Nord et de Lorraine. Comment est-il...