Présenté par la presse comme une promotion, le départ de Mohamed Benchâaboun de son poste d’ambassadeur du Maroc près de France serait une façon pour Rabat de montrer son mécontentement par rapport à de nombreux actes posés dernièrement par Paris et qui semblent porter à confusion sur sa position concernant le Sahara. En plus de la nomination de l’ambassadrice de la France a Rabat, Hélène Le Gal, à la direction Afrique du Nord et Moyen-Orient au sein du service européen pour l’action extérieure (SEAE), les derniers mois ont été marqués par un rapprochement soudain entre Paris et Alger, au détriment de Rabat.
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Si au cours des mandats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, il n’y avait aucun doute sur la position de la France concernant le Sahara, ce n’est plus le cas aujourd’hui avec l’actuel président. Rabat voit d’un mauvais œil le fait que son allié stratégique qu’est la France se soit fait damner le pion par les États-Unis et l’Espagne sur la question du Sahara. Pour le roi Mohammed VI, la position de ses alliés sur la question ne devrait souffrir d’aucune ambiguïté. Le coup de froid entre les deux pays s’est aggravé avec la baisse de moitié du quota des visas français octroyés aux citoyens marocains.
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Paris justifie la décision par un souci de contraindre Rabat à accepter la reconduction vers le Maroc de leurs citoyens « sans papiers », mais pour les autorités marocaines, ce n’est que le prolongement d’une crise qui ne dit pas son nom entre les deux pays. En visite de travail au Maroc, le ministre français Olivier Becht a déclaré dans une interview accordée à l’Économiste, qu’il était venu régler certaines questions dont celles liées aux visas et qui fait objet de protestation et d’indignation.
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Le Maroc attend de la France une position claire sur le Sahara et ce sera chose possible à la fin de ce mois d’octobre à l’occasion du débat sur la reconduction du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).